L'Assemblée nationale a donné hier son feu vert à l'autorisation pour les pharmaciens de vacciner contre la grippe, à titre expérimental. Les députés ont aussi accordé le droit aux médecins généralistes de stocker des vaccins antigrippes en vue de leur administration.
L’Assemblée nationale a largement adopté l’amendement de la députée socialiste Michèle Delaunay, qui autorise, « à titre expérimental et pour une durée de trois ans, le financement de l'administration par les pharmaciens du vaccin contre la grippe saisonnière aux personnes adultes ». La mesure doit maintenant être examinée par le Sénat.
Jean-Pierre Door (LR) a souligné l'intérêt de l'initiative, notamment pour le monde rural : « Il y a un déni de la vaccination en France et il faut être offensif », a-t-il souligné. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a salué avec cette expérimentation « une avancée importante pour l'augmentation de la couverture vaccinale et une simplification pour la vie des patients ». Si elle est définitivement adoptée, la mesure sera financée par le fonds d’intervention régional et les personnes concernées recevront des bons valant prescription médicale. Un décret en fixera les conditions d'application, notamment en ce qui concerne les modalités de formation des pharmaciens.
Par ailleurs, la ministre de la Santé a fait adopter un autre amendement, présenté comme symétrique, prévoyant d'expérimenter pour trois ans la détention par le médecin généraliste du vaccin contre la grippe saisonnière pour les femmes enceintes, les personnes en affection de longue durée et encore les personnes âgées de plus de 65 ans. L'idée est de simplifier le parcours de soins pour le patient, qui pourra consulter directement le professionnel qui le vaccinera. Cette disposition a fait grincer des dents la présidente de la commission des Affaires sociales, Catherine Lemorton (PS). « Attention où on met les pieds », a-t-elle mis en garde, soulignant que le médecin devra faire le tiers payant comme en officine et reverser la TVA. Elle souhaite aussi que, idéalement, ces deux types d'expérimentations soient conduits sur les mêmes territoires.
Avec l'AFP.
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