Mandaté par le président de la République pour mener une « Mission flash » destinée à trouver des réponses à la situation des urgences et des soins non programmés, le Dr François Braun a rendu, hier, sa copie et 41 recommandations, dont une mesure phare incluant les pharmaciens d’officine.
Alors que l’hôpital et tout particulièrement les urgences sont au bord de l’implosion, le Dr Braun émet 41 recommandations vitales pour pallier dans l’immédiat les manquements de notre système de santé. Il s’agit de soulager les urgences et d’optimiser le temps médical en proposant « en amont » aux Français des parcours de soins adaptés à leur situation. Cela suppose une meilleure orientation des patients et une capacité à répondre aux soins non programmés (SNP) en ville en s’appuyant sur les professionnels de santé libéraux d’un territoire.
La recette n’est pas nouvelle. Si l'on veut développer des filières directes de prise en charge sans passer par les urgences, le service d’accès aux soins (SAS) doit s’ouvrir à l’ensemble des professionnels de santé alors que les non-médecins (kinésithérapeutes, infirmiers, pharmaciens…) sont généralement absents de ces dispositifs. « Leur place doit être repensée dans le cadre des CPTS et en fonction de la plus-value attendue », insiste le rapport. De même que les protocoles de coopération déjà mis en place en ville pour les pharmaciens d’officine ou les infirmiers, mais encore jugés insuffisants.
Aussi, pour les trois mois d’été, l’auteur de la « Mission flash » suggère que soit mis en place, à titre dérogatoire et de manière simplifiée, six protocoles de SNP* dans les zones rurales et semi-rurales les plus sous dotées en médecin traitant. Il suffira aux professionnels (pharmacien, infirmier ou kinésithérapeute) désireux de s’inscrire dans ce dispositif de signer un protocole d’accord avec un médecin généraliste du territoire. La transmission du protocole à l’ARS permettra ensuite de facturer les actes effectués. Les collectivités locales pourront être sollicitées pour fournir des locaux, des équipements voire des moyens humains pour faciliter la mise en œuvre de ce dispositif qui, s’il s’avère probant, pourra être poursuivi au-delà de l’été. Le rapport énonce pour cela deux indicateurs d’évaluation : le nombre de protocoles signés et le nombre de signataires ainsi que le nombre d’acte de SNP réalisés dans le cadre de ces protocoles.
*Deux protocoles concernent les kinés. Quatre les pharmaciens et les infirmiers, soit le renouvellement du traitement de la rhinoconjonctivite allergique saisonnière pour les patients de 15 à 50 ans, la prise en charge de la pollakiurie et de la brûlure mictionnelle chez la femme de 16 à 65 ans, la prise en charge de l’odynophagie ainsi que la prise en charge de l’éruption cutanée vésiculeuse prurigineuse de l’enfant de 12 mois à 12 ans.
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