APRÈS avoir dirigé pendant dix ans l’assurance-maladie, Frédéric van Roekeghem vient de rejoindre un courtier en assurance. Mais juste avant de quitter ses fonctions, l’ex-directeur général de l’UNCAM* a signé avec les trois syndicats d’officinaux (FSPF, USPO et UNPF**) deux avenants définissant, pour l’un, les objectifs de substitution, et, pour l’autre, les modalités de la rémunération sur objectif de santé publique (ROSP) pour 2015 (« le Quotidien » du 17 novembre). Ce qui n’avait pas été le cas l’an passé, l’UNPF ayant refusé de parapher les textes. Un événement d’autant plus remarquable qu’il devrait, pour une fois, permettre aux officinaux de bénéficier d’une prime portant sur une année entière. Toutefois, pas de miracle à attendre : la ROSP pour 2015 devrait être équivalente à celle de 2014, soit environ 6 000 euros par officine, en moyenne, estime Philippe Besset, vice-président de la FSPF. En effet, même si le plan en faveur du développement des génériques annoncé par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, pourrait augmenter les volumes dispensés, les baisses de prix prévues sur ces médicaments vont venir grignoter la prime. Quoi qu’il en soit, celle-ci sera meilleure que les années précédentes. En 2013, la ROSP s’est élevée à 5 705 euros en moyenne, tandis qu’elle avait atteint quelque 3 307 euros en 2012.
Une satisfaction.
« Nous avons obtenu satisfaction », se félicite Gilles Bonnefond, président de l’USPO, qui depuis plusieurs mois réclamait l’ouverture de négociations afin que les pharmaciens puissent bénéficier de la ROSP pour l’année prochaine et d’une plus grande visibilité sur la politique du générique. L’avenant signé permet « à la ROSP mise en place par la convention pharmaceutique de 2012, de se prolonger sur l’année 2015 », explique-t-il.
En pratique, l’objectif national de pénétration des génériques est inchangé et reste fixé à 85 % pour l’année prochaine. Une nouveauté cependant : « nous avons supprimé le principe des taux par département qui n’avait plus de sens, car quasiment tous sont aujourd’hui au-dessus de la barre des 85 % », indique Philippe Besset. Quant à ceux qui n’ont pas encore atteint ce seuil, leur objectif n’en est pas pour autant majoré par rapport à l’année dernière, puisqu’on leur demandait déjà de respecter un taux de 85 %, souligne le vice-président de la FSPF.
26 molécules cibles.
En ce qui concerne la ROSP, celle-ci portera plus spécifiquement sur la substitution de 26 molécules cibles***. Trois nouvelles molécules seront également particulièrement observées : le celecoxib, l’almontriptan, la mometasone. Comme l’an passé, la L-thyroxine, la buprénorphine, le mycophénolate mofétil et les anti-épileptiques (lamotrigine, lévétiracetam, topiramate, valproate de sodium) ne seront pas pris en compte pour le calcul de la ROSP.
À la fin octobre, le taux de pénétration des génériques avoisinait les 83 %. Et selon l’assurance-maladie, la substitution générique va permettre d’économiser 1,6 milliard d’euros en 2014. Peut-on aller plus loin ? Pas sans les prescripteurs, semble penser Gilles Bonnefond. « Médecins et pharmaciens auraient chacun leur ROSP, mais ils seraient liés par un accord interprofessionnel conclu avec l’assurance-maladie », explique le président de l’USPO. Le plan que doit présenter Marisol Touraine dans les prochaines semaines entend, peut-être, promouvoir ce type d’accord.
** Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, Union des syndicats de pharmaciens d’officine et Union nationale des pharmacies de France.
***Esomeprazole, atorvastatine, olanzapine, clopidogrel, escitalopram, montelukast, irbésartan + hctz, irbésartan, tramadol + paracétamol, lercanidipine, candésartan, valsartan + hctz, lansoprazole, venlafaxine, rabéprazole, valsartan, gliclazide, nebivolol, anastrozole, rispéridone, losartan + hctz, losartan, létrozole, candésartan + hctz, risédronate, répaglinide.
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