Depuis hier soir, ils ne sont plus que deux à pouvoir prétendre gagner la course à l’Élysée. Quel que soit le candidat élu le 7 mai, « nous souhaitons montrer que la profession a envie de se réformer et qu’elle a compris la nécessité de s’adapter aux nouvelles attentes des patients », déclare Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Pour cela, il faut donc « modifier le métier et la rémunération », ajoute-t-il. C'est tout l'enjeu de la convention actuellement en discussion.
Cependant, à la veille de la prochaine réunion de négociation conventionnelle avec l’assurance-maladie qui se tiendra mercredi, Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), se montre perplexe. Pour lui, « il sera très difficile d’arriver à un accord ». Ce qui coince ? Syndicats d’officinaux et assurance-maladie présentent, selon lui, encore des divergences sur les modalités de déclenchement de la clause de revoyure en cas de dégradation de la situation économique dépassant les prévisions. Mais pas seulement. Le président de la FSPF explique ainsi que le montant alloué pour l’instant à la nouvelle transformation de marge commerciale en honoraires représente un autre point de blocage. En effet, explique-t-il, la profession ne maîtrise pas la partie « marge commerciale » qui dépend des décisions du CEPS en matière de baisses de prix.
Tension sur le montant de l'enveloppe
Sur ce point, « les discussions vont être tendues », estime également Gilles Bonnefond qui attend des garanties. « Pendant les travaux, on sécurise le chantier », illustre le président de l’USPO. En effet, la convention en discussion prévoit de faire basculer environ 1,2 milliard d’euros de marge commerciale en honoraires en trois étapes, sur 2018, 2019 et 2020. « Cela nécessite de la volonté et de la responsabilité de la part de signataires, mais aussi un engagement de pouvoir rectifier le tir si des paramètres extérieurs changent », indique Gilles Bonnefond. Il ajoute : « Je ne demande pas une garantie des revenus, mais une garantie pour réussir la réforme. » Toutefois, le président de l’USPO se veut rassurant. « Ce qui paraissait insurmontable il y a quelque temps, est aujourd’hui du champ des possibles », souligne-t-il.
Si l’enveloppe attribuée à l’évolution de la rémunération reste à négocier, d’autres points semblent actés. Ainsi, l’introduction d’honoraires liés à l’ordonnance, au produit (médicaments de dispensation particulière), ou à la personne (âge, ALD), se fera en 2019 et 2020. Mais un transfert de marge pour préparer les années suivantes est prévu dès l’année prochaine en modifiant les paramètres de la première et de la deuxième tranches. La mise en place de ces nouveaux honoraires s’étalera donc dans le temps, sans toucher aux honoraires à la boîte et pour les ordonnances complexes déjà en place. Les partenaires conventionnels sont aussi d’accord pour simplifier et revaloriser les entretiens pharmaceutiques, augmenter les gardes, ou encore rémunérer les bilans de médication des personnes âgées de plus de 65 ans en ALD et de plus de 75 ans en général. Verdict le 26 avril.
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