La défiance à l’égard des honoraires a la vie dure. Selon une enquête réalisée par la société Call Medi Call* et présentée hier à l’occasion de la 18e Journée de l’économie de l’officine organisée par « le Quotidien du pharmacien », plus de la moitié des titulaires (53,4 %) déclarent que la mise en place d’honoraires n’est, selon eux, pas à même de désensibiliser leur rémunération des baisses de prix.
À l’inverse, près de 29 % les jugent capables de jouer les amortisseurs, tandis qu’environ 18 % ne se prononcent pas pour le moment. Pourtant, l'objectif d'introduire une dose d’honoraires est bel et bien de désensibiliser les revenus des pharmaciens des baisses de prix, comme cela est écrit dans la convention pharmaceutique signée en avril 2012 avec l’assurance-maladie. « Tout en valorisant l’acte pharmaceutique de dispensation, ce nouveau mode de rémunération permettrait de déconnecter une partie des revenus des pharmaciens du prix des médicaments et ainsi de rendre moins dépendant leur rémunération de la conjoncture et des mesures de maîtrise des dépenses de santé », expliquait à l’époque le conseil de l’Union nationale des caisses d'assurance-maladie (UNCAM).
Dès le 1er janvier 2015, un honoraire à la boîte et un honoraire pour la dispensation des ordonnances complexes ont donc été instaurés (voir ci-dessous). L’avenant n° 11 conclu en juillet vise à franchir une nouvelle étape avec la mise en place de trois nouveaux honoraires. Aussi, la part des revenus du pharmacien provenant de la marge commerciale ne devrait plus représenter que 30 % en 2022.
Plus que les honoraires, les pharmaciens semblent davantage croire dans les services aux patients pour redonner de la croissance à leurs entreprises. Presque 95 % des titulaires interrogés par Call Medi Call sont prêts à s’investir dans au moins une mission. Parmi celles prévues par la convention, les officinaux placent en tête la livraison à domicile, la substitution générique et le sevrage tabagique. Mesure phare de l’avenant signé en juillet, le bilan de médication n’arrive qu’en cinquième position. Il devance toutefois les entretiens pharmaceutiques, qui séduisent de moins en moins de pharmaciens. La préparation des doses à administrer (PDA) ferme, quant à elle, la marche.
* Enquête réalisée du 12 au 20 septembre 2017 auprès de 1 066 pharmaciens d’officine.
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