L’UNION nationale des pharmacies de France (UNPF) vient de se doter d’un nouveau président. Frédéric Laurent succède à Claude Japhet qui ne se représentait pas. « Mon travail sera d’être à l’écoute des confrères et des régions », lance le nouveau président qui souhaite également engager « un dialogue constructif avec les autres syndicats ». « Nous devons trouver un terrain d’entente pour sortir l’officine du marasme dans lequel elle se trouve actuellement », explique-t-il. Il est vrai que Frédéric Laurent prend les rênes de l’UNPF dans une période particulièrement compliquée pour l’économie de l’officine. Dans ce contexte difficile, le titulaire alsacien fait d’ailleurs de la consolidation de la marge commerciale l’une des priorités de son mandat. « Cette marge est le socle de l’équilibre de la pharmacie, affirme-t-il. Ce mode de rémunération est le seul qui permette de maintenir l’intégrité du réseau et de l’équipe officinale. » Aussi, pour lui, celle-ci doit être non seulement consolidée, mais aussi pérennisée. « La rémunération des nouveaux services ne doit pas se substituer à celle liée à la marge commerciale », insiste Frédéric Laurent. Le nouveau président estime qu’il est avant tout nécessaire de stabiliser cette marge et de resserrer les écarts entre les pharmacies, avant de penser à introduire la notion de services rémunérés. Cette dernière entraînant de grande disparité entre les officines (toutes ne pouvant pas proposer la même offre de services), mieux vaut en effet partir d’un réseau plutôt homogène. Or ce n’est pas le cas à l’heure actuelle. Sous l’effet de l’augmentation du coût moyen des traitements entre 2000 et 2011, une grande distorsion est apparue. « L’écart de marge entre les pharmacies ayant le même chiffre d’affaires sur le médicament remboursable était environ de 2 % en 2000, souligne Frédéric Laurent. Il dépasse aujourd’hui les 6 %. » L’une des pistes proposées par l’UNPF pour stabiliser la rémunération à la marge commerciale actuelle est de relever le seuil de la première tranche. Mais, on le sait, les négociations ne pourront commencer qu’une fois le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) sur l’économie de l’officine remis au ministre de la Santé, c’est-à-dire pas avant la fin du mois d’avril. Il en est de même pour l’actualisation de la convention avec l’assurance-maladie dont la période de validité s’achève en juillet. « Nous aurons deux mois pour négocier », relève Frédéric Laurent.
Le nouveau président de l’UNPF entend également mettre à profit son mandat pour sensibiliser les pharmaciens à l’importance de l’évaluation des pratiques officinales. L’objectif : mettre en œuvre les nouveaux actes et services qui devront faire l’objet d’une rémunération spécifique, indique le syndicat. « Nous faisons déjà énormément de chose, mais nous n’avons cette culture de l’évaluation, précise Frédéric Laurent. Les officinaux doivent tracer ce qu’ils font. »
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