LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Signerez-vous l’avenant rémunération proposé par l’assurance-maladie ?
PHILIPPE BESSET.- L’assemblée générale de la FSPF a mandaté le président pour signer cet avenant, sous réserve que les textes réglementaires qui accompagnent la réforme de la rémunération soient conformes. Il s’agit notamment de l’arrêté de marge, de celui fixant le plafond des remises sur les génériques qui doit garantir la sécurité juridique et assurer un équilibre économique, ou encore du décret déterminant le taux de remboursement de l’acte pharmaceutique. L’introduction de l’honoraire dans la rémunération représente une réforme fondamentale pour la pharmacie française et nous ne pouvons engager la profession qu’après être tombés d’accord sur ces textes réglementaires préalablement. Or, aujourd’hui, compte tenu du contexte politique lié aux élections municipales et aux rumeurs de remaniement ministériel, ces textes réglementaires n’ont pas encore été signés par le gouvernement. Ils seraient prêts, mais ils nécessitent une validation finale qui a été reportée. Nous devrions être fixés prochainement puisque qu’un comité de liaison officine doit se tenir demain mardi pour analyser ces textes.
La solution envisagée par l’assurance-maladie vous paraît donc satisfaisante ?
Intellectuellement, on peut concevoir qu’une solution meilleure existe pour la définition de l’acte pharmaceutique. Et à l’avenir, nous espérons que ce modèle d’honoraire à la boîte évoluera, car le système envisagé est encore trop dépendant des volumes. Pour autant, afin d’initier ce changement, il était impossible de faire autrement sans créer des systèmes gagnant-perdants insupportables entre pharmaciens. D’ailleurs, les résultats des simulations micro et macroéconomiques que la FSPF a menées sont formels : le système que nous avons choisi profitera au plus grand nombre.
Quels sont, à votre avis, les points forts de cette proposition ?
L’un des points forts est désormais qu’une large part de la rémunération des pharmaciens est conventionnelle. Ceci va favoriser l’évolution de la profession conformément à la loi HPST* et permettre une réévaluation périodique du montant des actes. Nos chiffres le prouvent, en sanctuarisant plus du tiers de notre rémunération dès l’année prochaine et la moitié en 2016 sous forme d’honoraires, les pharmaciens font un premier pas hors de la spirale déflationniste des dépenses de médicaments.
Plus généralement, l’introduction d’une part d’honoraires dans la rémunération est-elle, selon vous, une solution d’avenir pour le réseau ?
Évidemment. La France entre ainsi dans le club européen des pays qui ont déjà fait ce choix, tels que la Suisse, la Belgique et les Pays-Bas. Le métier de pharmacien est dual. C’est un métier de professionnel de santé et de commerce et d’entreprise. Il paraît donc tout à fait normal que la rémunération soit scindée en deux, avec une partie qui valorise le travail de professionnel de santé et une autre, qui rémunère l’aspect commercial de notre métier. Cela correspond à la réalité de notre exercice.
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