Depuis le 29 novembre, les pharmaciens sont autorisés à renouveler à titre exceptionnel les ordonnances périmées pour traitements chroniques jusqu’à 3 mois. La mesure concerne les médicaments et intègre les dispositifs médicaux. Mais lesquels ?
La délivrance de médicaments à partir d’une ordonnance expirée par procédure exceptionnelle est étendue à 3 mois, au lieu d’une boîte supplémentaire par ligne. La mesure inclut désormais les dispositifs médicaux : le matériel d’autosurveillance de la glycémie par exemple mais « ça va même au-delà, cela concerne aussi les lits à la location, l’oxygénothérapie… », se réjouit Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Les produits répondant à une entente préalable peuvent aussi être renouvelés selon cette procédure exceptionnelle.
En pratique, cette procédure exceptionnelle concerne les ordonnances pour un traitement d’au moins 3 mois, pour des médicaments qui ne relèvent pas d’une liste négative, et la première délivrance intervient dans le mois suivant l'expiration de l'ordonnance.
« Le seul souci, c’est qu’il devait y avoir une liste négative de médicaments et que l’on ne l’a pas. Donc on est dans un flou », poursuit Pierre-Olivier Variot, qui a demandé des précisions à la direction générale de la santé.
Dans l’attente, le « bon sens » veut que les médicaments exclus du dispositif précédent le soient encore aujourd’hui : les médicaments stupéfiants et assimilés stupéfiants, et les médicaments psychotropes ou susceptibles d'être utilisées pour leur effet psychoactif dont la durée est limitée. Auxquels on peut ajouter les médicaments à dispensation particulière nécessitant un suivi tous les mois tel que la clozapine pour laquelle la numération formule sanguine (NFS) doit être réalisée tous les mois « et le pharmacien ne peut prescrire les examens biologiques », ajoute le président de l’USPO.
« La mesure touche les médicaments déjà concernés par le renouvellement exceptionnel », simplifie de son côté Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Au comptoir, le pharmacien délivre le conditionnement le plus économique compatible avec la dispensation exceptionnelle pour une durée d'un mois, porte sur l’ordonnance pour chacun des médicaments dispensés le nombre de boîtes délivrées suivi de la mention « dispensation supplémentaire exceptionnelle » et en informe le médecin par messagerie sécurisée.
« Nous avons demandé un code traceur et une procédure un peu normée », ajoute Philippe Besset.
Les deux syndicats sont d’accord sur un point : ils vont demander une rémunération à l’assurance-maladie pour cette tâche. « Il y a une responsabilité supplémentaire pour le pharmacien », justifie Philippe Besset.
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