La crise sanitaire ayant fait émerger les fragilités de la France en matière de santé, le gouvernement a décidé de débloquer un budget de 7 milliards d’euros pour relancer la machine d’innovation et de production sur le sol français.
La France va recommencer à produire du paracétamol dès 2023. Cette annonce faite hier par le sous-traitant Sequens tombe à pic. Et elle est on ne peut plus symbolique alors que le Chef de l’État a présenté un plan de 7 milliards d’euros destiné à recouvrer une certaine souveraineté nationale en matière de santé. Et surtout de faire de la France, d’ici à 2030, « la première nation d'innovation en Europe ».
À l’issue du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS), Emmanuel Macron a décliné ce plan destiné à rattraper le retard pris par l’Hexagone au cours des deux dernières décennies. Le constat amer de la perte de compétitivité est devenu évident avec la crise sanitaire : c'est tout un écosystème de R & D qui est à reconstruire. Des investissements massifs doivent tout particulièrement être opérés dans trois secteurs. La performance des vaccins à ARN messager contre le Covid a démontré le rôle incontournable des biothérapies. 800 millions d’euros vont être consacrés à ce domaine, un montant qui devrait avoir un effet levier sur des fonds privés à hauteur de 2 milliards d’euros. De manière plus générale, la recherche va être soutenue par un programme d’1 milliard d’euros dont 600 millions seront dédiés à la création de clusters, voire de super clusters à l’instar de celui qui devrait voir le jour autour de l’INSERM, de l’Institut Gustave Roussy, de Polytechnique, de Sanofi et de Saclay.
Il s’agit également, par l’attractivité des moyens déployés, de limiter la fuite à l’étranger des cerveaux formés en France, dont Stéphane Bancel, patron du Laboratoire Moderna, ou Emmanuelle Charpentier, prix Nobel de Chimie 2020, co-créatrice de la technique des ciseaux génétiques CRISPR, ne sont que deux exemples. Des montants de trois à cinq millions d’euros seront accordés aux chercheurs, TPE et start-up souhaitant s’établir en France. Parallèlement 650 millions d’euros seront alloués à la santé numérique avec un effet levier de 1,5 milliard d’euros de fonds privés.
La crise du Covid a montré l’urgence qu'il y avait à réinvestir le domaine des maladies émergentes et infectieuses, un domaine qui bénéficiera d’un budget spécifique de 650 millions d’euros centré sur les 10 à 20 virus et maladies les plus dangereux. L’ensemble des actions envisagées doit cependant trouver un dénominateur commun et une agence d’innovation en santé sera créée pour centraliser les énergies et coordonner ce programme ambitieux. Enfin, la simplification des démarches et l’accélération des procédures apparaissent indispensables tant pour multiplier les essais cliniques avec un décloisonnement vers la ville, que pour faciliter l’accès au marché des produits de santé innovants grâce au fast track et à un travail intense sur la liste en sus. Ces initiatives seront accompagnées au niveau européen par un programme de 1,5 milliard d’euros de soutien aux projets industriels.
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