À l’issue de plusieurs mois d'enquête, l'assurance-maladie a levé le voile sur une fraude portant sur 53 millions d’euros et dont est rendue responsable une trentaine de pharmaciens. L’un d’entre eux aurait même présenté une facture de 18 millions d’euros pour des tests antigéniques qu’il prétendait avoir délivrés à des kinés, infirmiers ou des médecins.
Tandis que 353 pharmacies étaient dans le collimateur de la CNAM pour des soupçons de détournement d’aides Covid, 150 dossiers ont été classés sans suite, 169 officines font toujours l’objet d’une procédure et 34 dossiers frauduleux ont été identifiés. Pour avoir prétendu – à tort – avoir distribué des tests antigéniques à des professionnels de santé libéraux ces 34 pharmaciens encourent la radiation et des peines de prison pouvant aller jusqu’à 3 ans de prison. Ils devront par ailleurs rembourser les sommes trop perçues auprès de l’assurance-maladie.
Depuis décembre, les services de la DGCCRF et de l’assurance-maladie pistaient ces pratiques. Car la note était trop lourde pour passer inaperçue auprès de l’organisme payeur. 53 millions d’euros, dont 18 millions provenant d’une seule pharmacie, ont été facturés par ces pharmaciens au titre de la distribution de tests antigéniques à des professionnels de santé, médecins, kinés ou infirmiers. Le montant de la facture n’a pas manqué d’interpeller les services de la CNAM, comme l’a expliqué Thomas Fatôme, son directeur général, au journal télévisé de 20 heures sur TF1, mercredi. « Nous avons été alertés par le montant considérable et les volumes atypiques. Par ailleurs, certains professionnels de santé ont reçu des messages leur signifiant que des tests leur avaient été adressés alors qu’ils n’en avaient pas commandé », a déclaré en substance le directeur général. « Il s’agit d’une ruse de pieds nickelés parce qu’il était évident que ces pharmaciens se feraient prendre », a commenté dans la même émission Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
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