Après les propos polémiques d'Aurélien Rousseau, l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) a tenu à réagir et appelle notamment le ministère de la Santé à faire de la lutte contre les pénuries « une priorité absolue ».
La colère n'est pas retombée du côté de l'USPO. Une semaine après les déclarations d'Aurélien Rousseau, qui avait accusé « les pharmacies qui surstockent » d'être en partie responsables des tensions observées sur certains médicaments, le syndicat s'est exprimé dans un communiqué, critiquant sévèrement les mesures prévues dans le PLFSS pour 2024, le ministère de la Santé mais aussi les laboratoires. « Ce ne sont pas les mesures inscrites dans le PLFSS qui permettront de s’attaquer à la racine du problème, dénonce l'USPO. Préparations magistrales des médicaments, dispensation à l’unité : les pharmaciens subissent les ruptures et c’est à eux qu’on demande de régler le problème : c’est inadmissible ! », s'insurge le syndicat.
Évoquant le stress généré par ces pénuries pour les pharmaciens mais aussi pour les patients, l'USPO invite « le ministre de la Santé à se saisir sans tarder de ce dossier qui doit devenir la priorité absolue et à instaurer une transparence des pratiques pour l’ensemble des acteurs de la chaîne du médicament. C’est le seul moyen d’améliorer la situation et d’anticiper les risques de ruptures », estime le syndicat présidé par Pierre-Olivier Variot, pour qui il n'est pas acceptable de s'habituer à vivre avec les ruptures, comme c'est devenu le cas aujourd'hui. « Les ruptures d’approvisionnement devaient être temporaires, elles sont désormais permanentes », fustige l'USPO.
Le ministère n'est pas le seul à subir les foudres de l'USPO, qui pointe également du doigt le comportement de certains laboratoires. « La transparence ne convient pas à tout le monde et certains préfèrent se cacher derrière des déclarations invérifiables. Ceux-là même assurent qu’ils ont constitué 4 mois de stock mais détournent la finalité de cette mesure en continuant à bloquer, avec cynisme, l’approvisionnement des officines et des grossistes. Certains laboratoires incitent également les pharmacies à commander et stocker de l’amoxicilline et du paracétamol, participant à une répartition hétérogène des médicaments », explique le communiqué. Le syndicat l'affirme haut et fort, « les pharmacies ne sont pas responsables des pénuries de médicaments ! ». Charge maintenant aux autorités compétentes de trouver des solutions concrètes pour endiguer ce problème qui ne cesse de prendre de l'ampleur année après année. « Il y a urgence pour tous les patients et pour l’ensemble du réseau des officines qui ne peuvent plus supporter cette situation. On ne s’accommode jamais d’une dégradation des soins », conclut l'USPO.
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