Entre le 11 juillet le 25 août, l'URPS pharmaciens Grand Est a soumis un questionnaire aux titulaires et aux adjoints exerçant dans cette région. Objectif : établir un état des lieux du ressenti actuel des pharmaciens et recueillir leurs souhaits pour les mois à venir. Alors que la crise sanitaire met les officinaux à rude épreuve depuis bientôt deux ans, un premier constat saute aux yeux, même s'il n'est guère surprenant. Parmi les 400 pharmaciens qui ont répondu à l'enquête, « plus de 90 % se sentent en souffrance, fatigués, voire proches du burn-out et de la démission ».
Bien qu'épuisés par cette crise sanitaire qui n'en finit pas, les pharmaciens n'ont pas rechigné à s'emparer des nouvelles missions et responsabilités qui leur ont été confiées dans cette période exceptionnelle. Au sujet des dispositifs dérogatoires, on observe par exemple que près de 99 % des sondés se sont saisis de la possibilité de renouveler des ordonnances pour les traitements chroniques, les opiacés ou encore les stupéfiants. Près de 90 % ont assuré du portage de médicaments à domicile, plus des deux tiers ont fabriqué du gel hydroalcoolique et près de 60 % d'entre eux ont renouvelé, ou substitué en cas de rupture, des dispositifs médicaux.
Le métier de pharmacien n'est plus le même
Soudaine et imprévisible, la crise du Covid a amené les autorités à confier aux pharmaciens des missions qu'ils n'auraient peut-être jamais pu effectuer. 95 % des pharmaciens sollicités par l'URPS reconnaissent d'ailleurs que la perception qu'ils ont de leur métier a évolué. Un sentiment qui s'explique par l'apparition au comptoir des vaccins anti-Covid et des tests antigéniques, mais aussi par « un rôle accru dans le conseil des patients », par le fait que l’officine est véritablement devenue « un lieu de premier recours », sans oublier « la multiplication des échanges avec les autres professionnels de santé ». Si les pharmaciens ont dû montrer une grande capacité d'adaptation depuis mars 2020, plus des deux tiers d'entre eux déclarent avoir vécu positivement tous ces changements qui ont modifié la pratique officinale.
La vaccination plébiscitée
Pour les pharmaciens, plus rien ne sera comme avant la crise du Covid. Une expérience qui doit inciter à développer certaines missions, en particulier la vaccination, pour les trois quarts des sondés. Près de 90 % estiment même qu'il faudrait confier à la profession les rappels de vaccination classique. Une majorité (58 %) désire également continuer à approvisionner les autres professionnels de santé en EPI, en vaccins ou encore en tests antigéniques. Autres actes sur lesquels les officinaux veulent continuer à s'impliquer : les TROD angine, le dépistage du diabète ou encore la prise en charge de la personne âgée.
Point négatif qui se dégage de l'enquête de l'URPS pharmaciens, la relation entre les pharmaciens et les hôpitaux de proximité. Avec ces derniers, les échanges sont jugés « moyens », voire « inexistants » par 70 % du panel. Une écrasante majorité (plus de 93 %) souhaite d'ailleurs que le lien ville-hôpital « se développe davantage ». La crise du Covid n'a pas non plus permis de renforcer l'exercice coordonné si l'on en croit les pharmaciens du grand Est. Si environ 35 % d'entre eux appartenaient déjà à une structure (MSP, ESP, CPTS…) avant la crise, moins de 2 % se sont rapprochés d'une ces derniers mois pour coopérer sur des actions précises.
Besoin d'informations et de ressources humaines
On l'aura compris, de nouveaux champs s'ouvrent devant les pharmaciens « grâce » aux derniers mois que nous avons vécus. Néanmoins, si l'on veut encore accélérer et donner encore plus de responsabilités aux officinaux, deux types de besoins sont à combler en priorité. « Le besoin d'informations à l'officine (référentiels, protocoles…) », cité par près d'un pharmacien sur deux, et le « besoin de ressources humaines qualifiées », mentionné par près de 44 % des pharmaciens interrogés.
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