Pendant le confinement, deux officines sur trois ont proposé un service de dispensation à domicile à leur patientèle, selon une enquête effectuée par la Société française de pharmacie clinique (SFPC). Partant de ce constat, le groupe de travail « officine » de cette société savante travaille désormais à un concept de « bonnes pratiques » pour baliser ce service.
Parce que la livraison à domicile, telle que l’ont pratiquée les deux tiers des pharmaciens pendant le confinement selon un sondage de la SFPC, ne s’arrête pas à la porte du patient, la SFPC mène actuellement une réflexion approfondie sur ce service. L’objectif est d’émettre une série de fiches dans l’esprit de « bonnes pratiques » afin de baliser ce qui doit être véritablement la dispensation à domicile. « Cette visite au domicile du patient doit être l’occasion de faire le point sur son traitement, dans une approche clinique, mais aussi d’identifier des points de vigilance par rapport à son cadre de vie », énonce Éric Ruspini, trésorier de la SFPC et membre du groupe de travail « officine ». Notre confrère ajoute que d’autres aspects plus pratiques seront également contenus dans ces « briques », ou « fiches », qui composeront les recommandations. « Il y a des questions techniques auxquelles on ne pense pas toujours en sortant de l’officine, comme l'existence d'un code porte ou la présence d’un chien, et qui peuvent avoir leur importance ! », précise-t-il.
Éric Ruspini attire également l’attention sur l’importance d’un debriefing avec le reste de l’équipe lors du retour à l’officine - le médicament a-t-il été remis au patient ou à un aidant - mais aussi, le cas échéant, avec le médecin ou l’infirmière, dans le cadre de l’exercice interprofessionnel. En tout état de cause, la dispensation à domicile doit refléter la démarche qualité effectuée dans les murs de l’officine, insiste Éric Ruspini, ajoutant que l’ensemble des fiches sera validé par les autres membres de la société savante, notamment par les pharmaciens hospitaliers.
Aucun calendrier n’est aujourd’hui prévu quant à la publication de ce travail. Mais une chose est sûre, la dispensation à domicile reviendra sur les devants de la scène, au plus tard à la fin du premier semestre 2021, comme l’un des éléments de la négociation conventionnelle entre les syndicats de la profession et l’assurance-maladie.
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