L’utilisation des antibiotiques en santé animale en France a baissé de 36,6 % en 5 ans. Mieux : le recours aux antibiotiques critiques est en chute libre. Un succès puisque les objectifs fixés par le plan Ecoantibio 2012-2017 et la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt de 2014, sont largement dépassés.
Le rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) sur le « Suivi des ventes de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques en France en 2016 » dévoile une baisse d’exposition des animaux aux antibiotiques de 36,6 %. Ce recul est observé pour toutes les espèces : -42,8 % pour les volailles, -41,5 % pour les porcs, -37,6 % pour les lapins, -24,3 % pour les bovins, -19,4 % pour les chats et les chiens.
Les chiffres sont meilleurs encore pour les antibiotiques critiques (lire notre article « abonné ») avec une décroissance, par rapport à 2013, de 81,3 % pour l’exposition aux céphalosporines de dernière génération et de 74,9 % pour les fluoroquinolones, et cela toutes espèces confondues. L’ANSES souligne également le recul de 40,3 % de l’exposition à la colistine par rapport aux années 2014-2015. Celle-ci fait l’objet d’une surveillance particulière depuis la publication, en novembre 2015, de la description d’un mécanisme de résistance de bactéries à la colistine ayant le potentiel de s'étendre rapidement. Cette tendance à la baisse est observée depuis plusieurs années (lire notre article « abonné ») par l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV), qui indique qu’en 2016, 530 tonnes d’antibiotiques ont été vendues, soit une diminution de 41,8 % par rapport à l’année 2011.
La France a multiplié les initiatives ces dernières années pour lutter contre l’antibiorésistance et en particulier pour diminuer l’exposition aux antibiotiques des animaux, à la fois de rente et de compagnie. Ainsi, le plan Ecoantibio pour la période 2012-2017 fixait une baisse d’exposition aux antibiotiques des animaux de 25 %. Par ailleurs, la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt (LAAAF) de 2014 a ajouté des objectifs particuliers pour les antibiotiques d’importance critique en médecine humaine : -25 % en 3 ans pour l’utilisation de fluoroquinolones et de céphalosporines de 3e et 4e générations, l’année 2013 étant l’année de référence. Des objectifs largement dépassés. Un plan Ecoantibio 2 pour la période 2017-2021 est lancé.
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