LES VÉTÉRINAIRES avaient prévenu (voir notre édition du 17 octobre dernier). Mercredi 6 novembre sera une journée sans vétérinaires. La dernière mouture du projet de loi d’avenir de l’agriculture, et notamment son article 20 relatif à la maîtrise des consommations d’antibiotiques vétérinaires, ne leur convient pas. Celui-ci prévoit en effet, entre autres dispositions, le découplage prescription-délivrance des antibiotiques dits « critiques ». En clair, si le texte était finalement adopté sans modification, les vétérinaires se verraient interdits de délivrer ces médicaments dans l’intérêt de la santé humaine. Un découplage qui, même s’il est restrictif, est inacceptable selon eux, et présage de la généralisation du découplage, véritable bête noire pour la profession. Exerçant un lobbying actif auprès des députés et même du Premier ministre, les vétos sont bien décidés à faire plier le gouvernement, arguant que le découplage mettrait en péril leur réseau. Premières actions médiatiques, la publication aujourd’hui d’un communiqué pleine page dans « Le Monde » titré « Voulez-vous vraiment d’un monde sans vétérinaires ? » et l’ouverture d’une pétition. Mercredi, les vétérinaires de toutes les régions de France sont appelés à se réunir devant le ministère de la Santé pour un sitting.
Les pharmaciens spécialisés, eux aussi concernés par le projet de loi, observent avec un peu d’inquiétude la mobilisation des vétérinaires. Et ils n’en démordent pas. Selon eux, ce découplage est tout à fait justifié au regard de l’évolution des prescriptions d’antibiotiques critiques par les vétérinaires libéraux ruraux. « Aucune baisse significative de ces prescriptions n’est apparue ces dernières années sur l’espèce bovine* », fait ainsi remarquer Jean-Marc Benaiche, de l’Union nationale pour la pharmacie vétérinaire d’officine (UNPVO).
Les pharmaciens vétérinaires restent, en outre, totalement opposés à une autre disposition de la loi en gestation qui revient à Interdire la coopération commerciale entre les officinaux et les laboratoires. Mais, à moins qu’ils soient criés plus haut et plus fort que les vétos, on craint que leurs arguments soient moins entendus que ceux des vétos… Le projet de loi doit être examiné au conseil des ministres le 13 novembre.
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Françoise Amouroux
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