Ma chienne est en chaleur pour la première fois, mais elle a déjà un an est-ce normal ?
Le déclenchement des premières chaleurs dépend de la taille de la chienne qui détermine le moment de sa puberté : l’âge est donc très variable allant de 5 à 6 mois pour les races naines jusqu’à 18 à 24 mois pour certaines races géantes. Elles durent environ 3 semaines et se répètent généralement 2 fois par an, mais cet intervalle (interœstrus) est très variable selon la race (de 4 à 13 mois avec en moyenne 7 mois). Certaines races sont connues pour n’avoir qu’une seule période de chaleur annuelle (Basenji, chien nu du Mexique), alors que d’autres reviennent en chaleur tous les 4 ou 5 mois (berger allemand, rottweiler) ! Il n’y a pas de « saison » des chaleurs chez la chienne (même si des chiennes vivant en collectivité peuvent se « synchroniser »), et malheureusement pas de ménopause non plus.
Comment gérer les chaleurs d’une chienne au quotidien ?
En raison de leur durée, les chaleurs peuvent être très éprouvantes pour les propriétaires. Un certain nombre de conseils permettront de s’assurer que cette période se déroule au mieux. La première chose à faire est de noter la date de début (et de fin) sur le carnet de santé. Cela permettra dès les deuxièmes chaleurs de connaître leur durée ainsi que celle de l’interœstrus, puis de vérifier qu’elles sont bien régulières (si ce n’est pas le cas une consultation vétérinaire s’impose). Comme les pertes peuvent être abondantes pendant une dizaine de jours, il est préférable de se munir de « culottes » de protection (nombreuses marques et tailles disponibles). De préférence, il faudra installer la chienne dans une pièce facile à nettoyer (carrelage) et éviter qu’elle monte sur son fauteuil favori inlavable sans l’avoir protégé au préalable ! Dehors, la chienne va uriner beaucoup et libérer ainsi des phéromones qui attireront tous les chiens du voisinage : elle doit donc être tenue en laisse et rester toujours sous surveillance (il faut impérativement éviter de la laisser seule dans le jardin s’il n’est pas totalement protégé de barrières infranchissables).
Une chienne risque-t-elle d’avoir une portée à chaque chaleur ?
Normalement oui puisque chez la chienne les chaleurs correspondent à l’ovulation (ce qui n’est pas le cas chez la femme qui ovule au 14e jour du cycle en dehors des menstruations). Toutefois il est nécessaire que la saillie ait lieu au bon moment. Les chaleurs se décomposent en 2 phases : la première ou pro-œstrus (10 jours environ) correspond à la période où les pertes sanguines sont les plus abondantes et très hémorragiques (mais certaines chiennes ont des pertes plutôt discrètes et claires), la vulve est très gonflée et les urines sont très chargées en phéromones attirant les mâles. Toutefois pendant le pro-œstrus la femelle refuse le mâle. La seconde période ou œstrus (qui correspond à l’ovulation), dure en moyenne 15 jours (mais cela varie selon la chienne de 3 à 21 jours !). Les pertes sanguines diminuent (mais peuvent rester abondantes chez certaines chiennes), la vulve est moins gonflée et la femelle accepte le mâle durant toute cette période. La majorité des chiennes ovulent vers le 10e jour. Les ovules sont libérés par les 2 ovaires pendant 6 à 24 heures, mais doivent subir une maturation pendant 48 heures dans l’oviducte avant d’être fécondables. Ensuite ils ne restent viables que 48 heures seulement. Passé ce délai, la femelle n’est plus fécondable bien qu’elle accepte toujours le mâle. Comme les spermatozoïdes du mâle survivent 5 jours, chez la grande majorité des chiennes le risque de fécondation est maximal entre le 12e et le 13e jour de l’œstrus (48 heures après l’ovulation). Il faut savoir que certains mâles montent la femelle n’importe quand pendant l’œstrus alors que d’autres sentent précisément le moment optimal de la fécondation.
Comment savoir si ma chienne est gestante ? Existe-t-il un test de « grossesse » précoce et rapide ?
Non, contrairement au dosage de l’HCG réalisé lors du test de grossesse chez la femme, le dosage hormonal ne représente pas une méthode précoce de diagnostic d’une gestation chez la chienne. En fait il n’existe aucun moyen fiable de savoir si une chienne est gestante avant 3 semaines de gestation sachant que cette dernière dure 2 mois. Ce diagnostic doit être réalisé par le vétérinaire. Il repose vers le 25e jour sur l’échographie ou le dosage de la relaxine (à renouveler 1 semaine plus tard si négatif) et vers le 45e jour sur la radiographie.
Existe-t-il une « pilule du lendemain » ?
Non. Si la chienne a été saillie et que la gestation n’est pas désirée, il n’y a pas d’autre recours que de consulter le vétérinaire pour qu’il réalise un avortement thérapeutique avant le 45e jour de gestation (injection d’aglépristone). Il faut cependant savoir qu’il n’est pas conseillé de réaliser des avortements et que la surveillance pendant les chaleurs est très importante pour éviter tout risque. De plus, il n’est pas conseillé qu’une femelle soit saillie au cours de ses premières chaleurs car elle n’a pas encore atteint l’âge de sa puberté.
Peut-on supprimer les chaleurs une fois commencées ?
Oui, mais cet arrêt doit obligatoirement se faire sous surveillance vétérinaire et ne doit être qu’occasionnel.
Qu’en est-il de la contraception ?
Si des portées sont souhaitées ultérieurement, il est préférable d’opter pour une contraception par voie injectable ou en comprimés qui sera mise en place après les premières chaleurs (ces dernières ne doivent JAMAIS être supprimées) et pendant la période d’anœstrus (1 mois à 1 semaine avant la date présumée des chaleurs suivantes). L’administration des comprimés étant quotidienne, elle est plus astreignante que la contraception par voie injectable qui se fait généralement tous les 5 mois. Étant donné que la contraception est liée à l’administration d’hormones et qu’elle n’est donc pas dépourvue de risques (infections utérines, dérèglement hormonal, risque de diabète, risque de développement de tumeurs mammaires), il est préférable, lorsqu’aucune portée n’est désirée, d’opter pour la stérilisation chirurgicale. Cela permet d’éviter tous les désagréments des chaleurs, réduit les risques de tumeur mammaire si elle est pratiquée précocement et diminue les risques de métrite et de pyomètre principalement d’origine hormonale.
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