LA FRANCE compte plus de 31 millions de chats et plus de 7 millions de chiens, qui ont acquis progressivement le statut d’un membre de la famille à part entière. Cependant, la transmission de certains parasites digestifs, à l’origine de zoonoses, requiert une vigilance sans relâche des propriétaires d’animaux, des professionnels de santé et des collectivités. L’animal doit avoir une place raisonnée qui nécessite une prise de conscience de l’ensemble des membres de la famille quant aux bons réflexes à adopter et aux règles hygiénodiététiques à respecter. Santé animale et santé familiale vont de pair et il est important de décrypter les éventuels signes de mal-être de l’animal. En Europe, les chiens et les chats peuvent être parasités par de multiples espèces de nématodes (vers ronds, type ascaris), cestodes (vers plats type ténia, dipylidium) et d’autres parasites appelés protozoaires. La zoonose la plus répandue est la toxocarose due aux ascarides du chien et du chat. On estime que 7 à 15 % des enfants et 4,8 % des adultes sont contaminés en Europe. « Lorsque les parents viennent me consulter pour leurs enfants, ils s’inquiètent davantage des risques de morsures, griffures ou d’allergie liés à la présence de leur animal de compagnie que des signes du quotidien (douleur abdominale, troubles du sommeil, fatigue) qui indiquent la présence d’une zoonose, observe le Dr Dominique Brunet, pédiatre à Issy-les-Moulineaux. Le diagnostic est souvent trop tardif, or le parasite peut avoir une migration viscérale et les larves peuvent s’enkyster et évoluer pendant plusieurs mois dans le corps d’un enfant ou d’un adulte en provoquant des symptômes graves : respiratoires, visuels, articulaires, ou type encéphalite, épilepsie. »
Accès facilité à la vermifugation.
La prévention repose sur des règles d’hygiène quotidiennes au sein des familles et une vermifugation des animaux. « La vermifugation doit être raisonnée, c’est un acte médical qui se programme, explique le Dr Jacques Guillot, vétérinaire à l’École vétérinaire d’Alfort (Val de Marne) et président de la section française de l’European scientific counsel companion animal parasites (ESCCAP). Les recommandations de l’ESCCAP sont claires : les propriétaires de chiens et de chats peuvent faire leur choix, et s’y tenir, entre un traitement de vermifugation quatre fois par an de manière générale, ou des contrôles réguliers réalisés par le vétérinaire (coproscopie, sérologie) permettant de mettre en place un traitement ciblé. » La prévention engage une responsabilité partagée nécessitant aussi la mobilisation des professionnels de santé : vétérinaires, pédiatres, et désormais pharmaciens qui, depuis la publication de l’arrêté concernant la liste des exonérations des substances vétérinaires (« JO » du 10 mai 2012), peuvent délivrer des vermifuges oraux sans ordonnance en toute légalité.
De leur côté, les municipalités doivent faire respecter les recommandations en vigueur pour l’accès des animaux aux jardins ou aux plages, ou le ramassage obligatoire des déjections sur la voie publique. Certaines collectivités ont pris la décision d’aménager des espaces sanitaires « canisites » ou « caniparcs » entretenus par les services d’hygiène municipaux.
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