Extension des cas d’infection virale d’origine porcine

La France se prépare à la nouvelle grippe

Publié le 18/07/2009
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Tandis que la menace d’une pandémie grippale d’origine porcine grandit, les autorités sanitaires sont sur le qui-vive. En France, pays bien préparé à la gestion du risque épidémique, les professionnels de santé sont prêts à se mobiliser. Parmi eux, les pharmaciens peuvent pleinement jouer leur rôle d’information et de prévention auprès du public.
Les voyages au Mexique sont fortement déconseillés

Les voyages au Mexique sont fortement déconseillés
Crédit photo : AFP

LE NOUVEAU virus grippal qui sévit actuellement au Mexique et aux États-Unis inquiète les populations. Nous n’en sommes toutefois pas encore à l’état de psychose qu’avait suscité l’épisode de la grippe aviaire. Mais, déjà, certains de nos concitoyens poussent la porte des pharmacies pour y demander des masques et des antiviraux.

De leur côté, les autorités sanitaires françaises prennent la menace très au sérieux. Depuis dimanche, une conférence de presse se tient tous les jours au ministère de la Santé pour faire le point sur les cas d’infections respiratoires survenus sur le continent américain. Dès la fin de la semaine dernière, la Direction générale de la santé (DGS) indiquait que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait confirmé la survenue de plusieurs cas humains de grippe d’origine porcine avec transmission interhumaine au Mexique et aux États-Unis (Texas, Californie). « Le virus isolé est un virus émergent susceptible d’être à l’origine d’une pandémie du fait de l’existence d’une transmission interhumaine identifiée avec ce virus porcin », indiquait alors la DGS.

Une urgence.

Depuis, l’OMS estime que ce nouveau virus pourrait encore évoluer et devenir « beaucoup plus dangereux ». Et l’organisation de tirer le signal d’alarme auprès des professionnels de santé : « Dans ce contexte, le risque de pandémie grippale doit être pris en compte et vous voudrez bien signaler au SAMU-Centre 15 tout patient présentant des signes évocateurs de grippe dans les sept jours suivant le retour d’un voyage notamment au Mexique et aux États-Unis d’Amérique. » Un appel à la vigilance que les pharmaciens se devront de relayer.

La situation actuelle représente « une urgence en terme de santé publique et une préoccupation internationale », affirme l’OMS. Mardi, l’organisation a même relevé son niveau d’alerte face à la progression du virus. Selon les experts consultés par l’organisation internationale, le virus identifié comme responsable de l’épidémie mexicaine, la souche A/H1N1, présente des particularités liées à une mutation de gènes totalement inédite. Il serait le fruit d’une recombinaison entre des souches aviaire, porcine et humaine. Une première, selon les spécialistes.

La France bien préparée.

Le bilan des malades et des décès liés à ce virus variant hybride évolue sans cesse. Au Mexique, foyer de l’épidémie, sur les 150 décès environ imputés à ce nouveau virus, 20 le sont de façon certaine pour le moment. Au-delà des frontières mexicaines, 6 cas ont été décelés au Canada et plus de 40 aux États-Unis où l’état d’urgence sanitaire a été décrété. L’Europe n’est pas épargnée. Un cas a en effet été confirmé en Espagne et deux en Grande-Bretagne chez des voyageurs revenant du Mexique. En France, les tests réalisés sur les premières personnes suspectées d’avoir contracté la maladie se sont révélés négatifs. D’autres cas sont toutefois actuellement à l’étude.

Les autorités sanitaires françaises se veulent rassurantes. Notre pays « est l’un des mieux préparés face à une épidémie », affirme le directeur général de la santé, Didier Houssin. Nous disposons, selon lui, de 33 millions de traitements antiviraux en stock, essentiellement de l’oseltamivir (Tamiflu) auquel le virus semble sensible.

› CHRISTOPHE MICAS

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2660