LE 13 JUIN dernier, l’Union nationale pour la pharmacie vétérinaire d’officine (UNPVO) était reçue par l’Ordre des pharmaciens. Et la première semaine de juillet, c’était au tour des représentants de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et de l’UNPVO d’être reçus successivement au ministère de la Santé et à la Direction générale de l’alimentation.
Il faut dire que, réputées délicates, les relations entre pharmaciens et vétérinaires ont pris un tour plus conflictuel depuis la grande vague d’inspections et de procédures qui cible depuis quelques mois les pharmaciens spécialisés. C’est justement pour tenter de mettre un terme à ces contrôles - jugés inéquitables par les pharmaciens -, mais aussi pour avancer sur l’hypothèse du découplage des actes de prescription et de délivrance des antibiotiques réalisés par les vétérinaires, que ces rencontres ont eu lieu.
Sur ce dernier point, le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), rendu public au début de l’été, n’a pas donné beaucoup d’espoir. À la lumière des exemples étrangers, l’IGAS estime en effet que le découplage serait inefficace à lutter contre l’antibiorésistance en France. Car, dit le rapport, « l’examen des modèles choisis par les autres pays (N.D.L.R., qui ont mis en place le découplage), montre qu’il n’y a pas de corrélation entre découplage et moindre prescription d’antibiotiques ». L’administration préfère la voie de « l’aménagement des pratiques commerciales » et recommande concrètement l’interdiction de toutes remises et autres contrats de coopération commerciale sur les antibiotiques, pour tous les ayants droit, vétérinaires comme pharmaciens…
Vers un guide de bonnes pratiques.
Si le débat semble désormais clos quant au découplage des actes de prescription et de délivrance, cela n’empêche pas les deux ordres professionnels de se rencontrer. Et même d’avancer sur un projet commun. Reprenant les discussions engagées par Jean-Charles Tellier, son prédécesseur, Alain Delgutte, président de la section A de l’Ordre des pharmaciens, s’est ainsi entretenu, en juillet, avec Michel Baussier, président du Conseil supérieur de l’Ordre des vétérinaires. Ensemble, ils ont jeté les bases d’un guide, ou vade-mecum, de bonnes pratiques de prescription et de délivrance du médicament vétérinaire. « Je souhaite que les pharmaciens qui veulent se lancer ou poursuivre la délivrance du médicament vétérinaire puissent le faire en toute sécurité », explique Alain Delgutte. Engagées suivant une logique d’apaisement des relations entre les deux professions, ces discussions se veulent constructives et dépassionnées. « Nous ne sommes plus dans une logique d’affrontement, mais plutôt de coopération et d’entraide pour que nos deux professions soient sécurisées dans leurs actes », assure le président de la section A. En pratique, l’Ordre des pharmaciens communiquera avec celui des vétérinaires lorsqu’il aura connaissance d’une affaire impliquant un vétérinaire défaillant en matière de prescription. De son côté, l’Ordre des vétérinaires fera de même lorsqu’un pharmacien aura failli en matière de dispensation vétérinaire. Cet échange d’informations à vocation pédagogique sera la base du document commun visant à assainir les pratiques. « Nous essayons de faire table rase du passé et d’avancer en toute transparence dans l’intérêt de nos deux professions et de la santé publique », conclut Alain Delgutte. Aussi louable soit-elle, pas sûr que cette initiative suffise à calmer durablement le jeu entre potards et vétos. Quoi qu’il en soit, les deux ordinaux ont rendez-vous à la mi-septembre pour poursuivre leurs échanges.
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