Un quart des Français se déclarent en bonne santé générale, alors qu’ils n'ont pas une bonne santé bucco-dentaire. C'est ce que révèle une enquête en ligne* menée par Pierre Fabre Oral Care et l'UFSBD auprès d'un échantillon représentatif de la population française. Aujourd'hui, les liens intimes entre la santé bucco-dentaire et l'état général ne sont plus à prouver.
« Les maladies inflammatoires chroniques des gencives produisent des molécules inflammatoires en grande quantité. Ces molécules, nous les retrouvons notamment dans les pathologies cardiaques », souligne le Dr Benoît Perrier, chirurgien-dentiste, secrétaire général de l'Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD). De fait, l'inflammation gingivale profonde engendre une production d'interleukines qui s'introduisent dans la circulation générale, induisant des effets délétères au niveau des vaisseaux sanguins. « L'inflammation des gencives chez un patient présentant un problème cardiovasculaire triple le risque de survenue d'un infarctus. Chez les diabétiques, il existe des interactions entre l'état des gencives et la régulation de la glycémie. La femme enceinte présentant une inflammation gingivale profonde risque, quant à elle, de donner naissance à un enfant de faible poids, ou d’accoucher de façon prématurée », précise le Dr Perrier.
9 Français sur 10 ne nettoient pas les espaces interdentaires
Les problèmes inflammatoires gingivaux trouvent leur genèse dans les espaces interdentaires. Première pathologie bucco-dentaire de l'adulte, ils concernent 85 % des Français, à des degrés divers. Or l'importance du nettoyage des espaces interdentaires reste méconnue : 75 % des personnes sondées pensent que le brossage des dents suffit à nettoyer à 100 % de la dent. Alors même qu'un bon brossage ne nettoie que 60 % de la surface des dents. Un nettoyage interdentaire mécanique efficace et quotidien – à l'aide de fil dentaire, de brossettes et/ou de bâtonnets — est nécessaire pour éliminer la plaque dentaire sur les 40 % restants. « 9 Français sur 10 ne nettoient jamais leurs espaces interdentaires. Pire, 1 personne sur 2 utilise un cure-dents pour décoincer un aliment alors que cet outil risque de blesser la gencive et de favoriser des infections. De même les Français attendent souvent d'avoir un problème bucco-dentaire pour consulter un chirurgien-dentiste », regrette le Dr Perrier.
Le rôle clé de l'officinal
D'après l'enquête, près de 40 % des personnes qui réalisent régulièrement un nettoyage des espaces interdentaires l'ont fait, pour la première fois, sur les conseils de leur chirurgien-dentiste. Seulement 1 % ont amorcé ce geste sur les conseils de leur pharmacien. « La question du nettoyage des espaces interdentaires n'est pas assez abordée à l'officine. Or elle concerne l'ensemble de sa patientèle. Par ailleurs, le pharmacien est le relais entre le chirurgien-dentiste et le patient : son rôle d'information est essentiel », rappelle le Dr Perrier.
L'achat d'un dentifrice, d'une brosse à dents ou de tout autre produit d'hygiène bucco-dentaire doit être l'occasion pour l'officinal d'ouvrir le dialogue au sujet du nettoyage des espaces dentaires et de montrer le lien entre la santé bucco-dentaire et l'état général. « Par ailleurs, les pharmacies ont tendance à privilégier les rayons dédiés aux produits dermatologiques et cosmétiques. Or le rayon d'hygiène bucco-dentaire est le premier en termes d’unités vendues. Aujourd'hui, les outils de nettoyage des espaces interdentaires sont peu vendus en GMS. Il s'agit donc d'un segment stratégique que l'officinal doit développer via un conseil adapté », conclut Jessica Souque, chef de groupe, au sein de Pierre Fabre Oral Care.
* Enquête Pierre Fabre Oral Care/UFSBD sur la santé bucco-dentaire des Français menée auprès de 22 969 Français du 28 décembre 2018 au 10 février 2019 via Facebook, Twitter et Internet.
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