Les produits du conseil

Publié le 26/10/2017
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Les sirops

La forme sirop est traditionnellement plébiscitée pour soulager immédiatement la toux.

Deux inconvénients à soulever : le risque de surdosage en cas de prise directe au flacon et la durée de conservation, souvent courte après ouverture.
En outre, la présence des excipients tels que l’alcool, le saccharose, le glycérol ou les édulcorants peut être à l’origine d’effets secondaires en cas de surdosage.

En cas de toux sèche peut être conseillé le sirop Hélicidine. Antitussif non opiacé et non histaminique, sa formule comprend un complexe gluco-protidique extrait du mucus sécrété par l’escargot de Bourgogne (Helix Pomatia). Il est contre-indiqué avant l’âge de 2 ans, en cas de toux grasse et chez l’asthmatique. Alternative naturelle : les sirops formulés à partir d’extraits de plantes, indiqués pour les toux mixtes à partir de 2 ans :

l’association thym, plantain et miel dans Phytoxyl ou le lierre grimpant, expectorant et antispasmodique, dans le sirop Prospan. La spécialité Phytotux contenant l’extrait de baume de tolu, aux propriétés fluidifiantes, et l’extrait d’ipécacuanha, ne peut être proposée qu’à partir de l’âge de 6 ans, en raison de sa teneur en alcool.

La terpine, jouant le rôle d’expectorant, est retrouvée, seule, dans la spécialité Terpine Gonnon, et en association avec les huiles essentielles d’eucalyptus, de niaouli et de pin dans Euphonyll Expectorant. Ces sirops sont réservés aux adultes atteints d’une toux grasse difficile à évacuer. Les dérivés terpéniques, abaissant le seuil épileptogène, sont à éviter chez les personnes épileptiques.

Formes unitaires

La spécialité Coquelusédal est présentée sous forme de suppositoire et indiquée dès le plus jeune âge. Sa composition comprend les extraits de grindélia et de gelsémium, dans la formule nourrisson. La formule enfants et adultes contient en plus l’huile essentielle de niaouli aux dérivés terpéniques.

Pour stimuler la sécrétion de salive, rien ne vaut les bonbons et les pastilles ! Privilégier ceux à base de miel, apaisant et antitussif, et sans sucre.

Phytothérapie

Autres que les extraits de plantes dans les sirops, les infusions représentent un excellent remède pour calmer la toux en favorisant l’hydratation.

Pour les toux sèches, les plantes à mucilages sont à conseiller en priorité. Il s’agit du bouillon-blanc (Verbascum thapsus), du coquelicot (Papaver rhoeas), de la guimauve (Althaea officinalis), de la mauve (Malva sylvestris), du pied-de-chat (Antennaria doica), du tussilage (Tussilago farfara) et de la violette (Viola odorata).

Les mucilages qu’elles contiennent sont émollients, favorisant ainsi l’apaisement des muqueuses irritées. Dans le coquelicot, les alcaloïdes légèrement sédatifs (dont la rhoeadine) sont indiqués en cas de toux sèche nocturne.

Ce mélange de 7 espèces pectorales à parts égales est inscrit au Formulaire Nationale.

Le thym (Thymus vulgaris), le serpolet (Thymus serpyllum) et l’origan (Origanum vulgare) sont également utilisés grâce à leurs propriétés antiseptiques et antispasmodiques, apaisant ainsi les toux quinteuses.

En cas de toux grasse, les plantes aux propriétés fluidifiantes facilitent l’expectoration : le marrube blanc (Marrubium vulgare), le bourgeon de pin (Pinus sylverstris) et l’eucalyptus (Eucalyptus globulus).

Les saponosides triterpéniques issus des racines de réglisse (Glycyrrhyza glabra) ont des propriétés antispasmodiques, antivirales, expectorantes et mucolytiques, agissant ainsi sur les toux productives. En raison de la présence de glycyrrhizine hypokaliémiante, la réglisse est contre-indiquée en cas d’hypertension ou d’hypokaliémie.

Homéopathie

Pour la toux sèche peuvent être conseillés :

- Bryonia alba 5 CH : lorsque la toux est douloureuse, déclenchée par la parole et associée à une sécheresse nasale

- Drosera 5 CH : si la toux se présente sous forme de quintes suffocantes et est aggravée la nuit

- Chamomilla 7 CH : pour une toux irritante

En cas de toux grasse sont proposés :

- Ipeca 5 CH : lors de sécrétions abondantes et de quintes de toux spasmodiques provoquant des nausées et des vomissements ;

- Antimonium tartaricum 9 CH : pour une toux très productive avec respiration bruyante et sifflante ;

- Mercurius solubilis 5 CH : si les expectorations sont purulentes et si la toux est aggravée en position couchée ;

- Senega 5 CH : indiquée particulièrement chez le sujet âgé, ancien fumeur, atteint de toux grasse et soulagé en crachant.

Il existe des spécialités homéopathiques associant différentes souches dont la spécialité Stodal, disponible en sirop (avec alcool) et en granules.

Stodaline, correspondant à un sirop sans alcool ni excipient sucré, est indiqué dès l’âge de 2 ans.

Le sirop Drosetux est réservé pour le traitement d’une toux sèche, à partir de l’âge de 2 ans.

Aromathérapie

Les huiles essentielles utilisées dans le traitement de la toux sont retrouvées dans des complexes déclinés en spray, inhalateur, capsules… Elles peuvent être également utilisées en mélange à avaler (sur comprimé neutre, dans une infusion ou dans une cuillère de miel), à diffuser ou à appliquer sur le thorax ou le dos.

Elles restent contre-indiquées chez la femme enceinte ou allaitante, chez l’enfant de moins de 7 ans et en cas d’épilepsie, d’asthme, de cancer hormono-dépendant et d’insuffisance rénale.

Les huiles essentielles antitussives sont :

- l’HE de cyprès (Cupressus sempervirens) à raison de 2 gouttes sur un comprimé neutre 3 fois par jour ou en diffusion 10 minutes par heure

- l’HE de sapin de Sibérie (Abies sibirica) : 1 goutte sur un comprimé neutre 3 fois par jour

L’HE de cyprès peut être associée à des HE anti-infectieuses (thym, Tea-tree, estragon…) dans une huile végétale pour une application sur le thorax, plusieurs fois par jour, soulageant ainsi les toux quinteuses et spasmodiques.

Les huiles essentielles utilisées en cas de toux grasse ont des propriétés expectorantes et fluidifiantes. Elles peuvent être avalées sur un comprimé neutre (2 gouttes 3 fois par jour) ou dans un sirop expectorant. Il s’agit des HE d’eucalyptus radié (Eucalyptus radiata), de romarin 1,8 cinéole (Rosmarinus officinalis), de myrte rouge (Myrtus communis), de niaouli (Melaleuca quinquenervia), d’inule odorante (Inula graveolens) et de lavande aspic (Lavandula spica DC).

En massage sur le thorax et le dos, le mélange des HE d’inule odorante, de myrte rouge et d’eucalyptus dans une huile végétale sera conseillé en cas de toux très productive.

Oligothérapie

Le bismuth et le cuivre sont indiqués dans les états infectieux. Une cure de ces composants permet de prévenir les récidives. Le cuivre peut être associé au manganèse si la toux a une composante allergique.

Source : lequotidiendupharmacien.fr