LA SAISON pollinique la plus importante de l’année est indiscutablement celle des graminées qui court en moyenne de mi-mai à mi-juillet. Mais, dans le Sud de la France, les allergiques aux pollens de cyprès souffrent dès la mi-novembre, et certains pollens d’arbres, comme le bouleau, se répandent dès février. Des pollens d’herbacées, hautement allergisants, comme le plantain et la pariétaire, sévissent à partir de la mi-avril jusqu’à la mi-octobre. Suivent d’autres plantes, comme l’armoise, puis l’ambroisie (essentiellement dans la région Rhône-Alpes) de juillet à octobre.
Contrairement à une idée reçue, les risques ne sont nullement limités aux zones rurales. Les espaces verts implantés au cœur même des villes et la capacité des vents à transporter les pollens sur de très grandes distances favorisent les réactions allergiques également en zone urbaine.
Rechercher une allergie croisée.
Les symptômes qui caractérisent les rhinites allergiques sont faciles à mémoriser avec le sigle OPERA, pour Obstruction nasale, Prurit nasal, Éternuements (en salves), Rhinorrhée et Anosmie. Mais comme ce sont aussi ceux des infections virales, il n’est pas toujours aisé, à la mauvaise saison, de les distinguer. D’autant que les irritations cutanées et certaines complications possibles, liées à l’extension de l’inflammation, sont du même ordre (otite muqueuse, sinusite). Cependant, « des petits signes indirects sont mal connus des médecins non-allergologues, comme des petits picotements dans la bouche après l’ingestion de certains aliments, insiste le Dr Jean Mouillet, ORL-allergologue du Centre d’enseignement et de développement de l’homéopathie (CEDH). Ce signe d’alerte doit obliger à rechercher une allergie croisée. Par exemple cyprès/pêche ou bouleau/pomme, poire, pêche, cerise, prune, abricot, pomme de terre, céleri, tomate, soja, persil, cacahuète, kiwi… C’est relativement fréquent et bon à savoir : une allergie aux pollens précède presque toujours une allergie alimentaire, au bout de quelques années seulement ».
À côté des traitements conventionnels (antihistaminiques, corticoïdes) et de l’immunothérapie spécifique (en gouttes et en comprimés sublinguaux), l’approche homéopathique, sans effet secondaire, a son intérêt dans la rhinite allergique saisonnière. En prévention pour traiter le terrain, en deux temps : dès le mois d’octobre de l’année précédente, puis au mois de février, juste avant les premiers symptômes. Et pour soulager les symptômes. Le choix du médicament se fait alors en fonction des signes cliniques, mais aussi des particularités de la personne : sensation de brûlures ou frissons, amélioration ou aggravation dans certaines situations (contrariété, froid, position couchée…), désirs et aversions (sucreries, alcool…), signes associés (troubles du sommeil, irritabilité…). Exemples de médicaments symptomatiques : Allium cepa (oignon) en cas d’éternuements nombreux, d’écoulement aqueux abondant et irritant pour la lèvre supérieure et le pourtour des narines ; Euphrasia (euphraise) en cas de larmoiements clairs et corrosifs avec rougeurs des conjonctives et œdème des paupières ; Sabadilla (cévadille) en cas d’éternuements spasmodiques paroxystiques, avec sensation de brûlure, obstruction des narines et démangeaisons du voile du palais.
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3 questions à…
Françoise Amouroux
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