52 : C’EST LE CHIFFRE du plan que Xavier Darcos, ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville, et Nadine Morano, secrétaire d’État chargée de la Famille et de la solidarité, ont lancé la semaine dernière, qui s’adresse aux personnes sourdes et malentendantes. Cinquante-deux pour les 52 millions d’euros qui seront consacrés à la mise en œuvre de 52 mesures concrètes. Le hasard des chiffres présage surtout un plan riche, à tous les niveaux.
Première ambition du plan, qui doit s’étaler jusqu’à 2012 : améliorer la prévention, le dépistage et l’accompagnement des familles lors de la découverte d’une déficience auditive. L’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé) mènera à cet effet l’an prochain une campagne de sensibilisation sur les risques liés à la musique amplifiée. Un dépistage systématique des troubles de l’audition pour les jeunes de 16 à 25 ans ainsi que pour les seniors, vers 60 ans, devrait être instauré. Pour renforcer l’accompagnement des familles, un centre national de ressources sur la surdité doté d’une plate-forme Web ouvrira en 2011. Et 480 nouvelles places de services d’accompagnement familial et d’éducation précoce (SAFEP) et trois nouveaux centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP) seront ouverts sur la durée du plan, « afin que l’ensemble du territoire soit couvert ».
L’accès à l’emploi, grande priorité.
Mieux prendre en compte la déficience auditive à tous les âges de la vie est le deuxième axe du plan. Permettre aux jeunes de réussir leur parcours scolaire « dans le respect du libre choix des modes de communication » entre éducation avec une communication bilingue (langue des signes et langue française) et une communication en langue française (enseignée au moyen d’outils adaptés comme le langage parlé complété) est ainsi « l’un des objectifs prioritaires du plan ». Une journée nationale de concertation et de réflexion sera organisée en décembre 2010 avec les ministères concernés et les associations. Une expérimentation visant à mettre à disposition en classe ordinaire de codeurs en langage parlé complété (LPC) mutualisés entre plusieurs élèves devrait être conduite à la rentrée prochaine dans trois académies, en vue d’une généralisation.
L’accès des jeunes sourds à l’enseignement supérieur doit par ailleurs être développé. C’est la raison pour laquelle, parmi d’autres actions, la liste des établissements d’enseignement supérieur accessibles aux sourds sera publiée. La politique de mise en accessibilité des formations sera également renforcée.
L’emploi est évidemment au cœur de ce dispositif. Huit mesures lui sont dédiées, parmi lesquelles des actions de sensibilisation des employeurs et le lancement en 2011 d’une plate-forme de services d’accessibilité professionnelle. Le permis de conduire, « souvent passeport indispensable pour accéder au marché du travail », sera enfin accessible aux personnes déficientes auditives.
Le JT sous-titré.
Les mesures du dernier axe du plan s’emploient à rendre notre société plus accessible aux personnes sourdes et malentendantes, comme à tous les handicapés. Nadine Morano a d’ailleurs installé jeudi un observatoire de l’accessibilité. « Pour parvenir à l’objectif 2015 visant à rendre accessibles les transports et les bâtiments recevant du public, nous avons besoin d’établir un diagnostic précis de la situation. L’observatoire nous permettra de mesurer les progrès à accomplir et sera aussi un centre de ressources relayant les bonnes pratiques dans ce domaine afin qu’elles soient dupliquées », a déclaré Nadine Morano dans le quotidien gratuit « 20 minutes ». Cet observatoire sera composé d’élus, de professionnels des transports et du bâtiment, de responsables d’associations de personnes handicapées.
L’intégration des sourds passe d’abord par leur accès à l’information et la culture. À ce sujet, France Télévision s’engage à proposer au moins un journal télévisé du soir traduit en langue des signes dès l’année prochaine. Et le sous-titrage en langue française de tous les DVD commercialisés deviendra obligatoire.
Des solutions techniques sont ensuite proposées pour que le téléphone ne soit plus l’obstacle social qu’il est actuellement pour les personnes sourdes. Le plan prévoit d’ici à la fin de l’année la mise en place d’un centre relais pilote pour les appels téléphoniques généralistes. Le CHU de Grenoble proposera un centre relais pour les appels d’urgence (le 15, le 17, le 18 et le 112).
Enfin, « un accent tout particulier » sera mis sur le développement des métiers nécessaires pour l’intégration des personnes sourdes et malentendantes. Un premier plan de formation de vingt interprètes LSF et de dix vélotypistes par an sera lancé pour les années 2010 et 2011.
Ce plan sera suivi par un comité de pilotage qui se réunira « régulièrement » sous l’égide du secrétaire général du Comité interministériel du handicap.
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