Accidents médicaux : les patients veulent en savoir plus

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Publié le 05/02/2015

L’association de défense des victimes d’infections nosocomiales et d’erreurs médicales, le Lien, réclame davantage de transparence sur les accidents médicaux évitables. Elle souligne que chaque année, 30 000 à 40 000 patients meurent d’accidents médicaux mais « nous sommes toujours incapables de dire combien de patients décèdent ou restent invalides à la suite d’erreurs médicales évitables, qu’elles soient d’origine médicamenteuse, liées à des fautes de pratique ou d’origine nosocomiale ». C’est pourquoi le Lien lance un mot d’ordre : « Accidents médicaux : nous voulons savoir ! ». Car sans données objectives sur la mortalité, il est difficile de « lutter contre un phénomène qu’on ne mesure pas », indique Alain-Michel Ceretti, fondateur du Lien. L’association demande des « mesures d’accidentologie liée aux soins », « des enquêtes réelles » dans les établissements de santé, comme cela existe au Royaume-Uni, en Suède ou aux États-Unis. Selon le Pr Alain Bégaud, médecin spécialiste en pharmacologie épidémiologique, les effets secondaires des médicaments sont responsables de 18 000 décès en France chaque année, dont un tiers correspond « à des prescriptions qui ne sont pas justifiées ». De pus, selon un rapport du Sénat, 10 000 morts chaque année seraient dus à des infections nosocomiales. Le Lien regrette par ailleurs que les dossiers d’accidents médicaux acceptés par les commissions régionales de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux (CRCI) ne fassent l’objet d’aucune étude. En conséquence, « les autorités sanitaires ne sont pas informées sur les professionnels qui ont un taux anormal d’accidents médicaux » et « on ne fait aucun lien en matière de prévention », alors que la moitié des 1 800 dossiers traités chaque année met en cause « la responsabilité d’un professionnel ou d’un établissement ».

Avec l’AFP