Face à la pénurie de personnels qui entrave la dispensation de médicaments en Afrique du Sud, l’ONG Right to Care met en service à Johannesbourg trois automates de distribution de traitements VIH.
Ces automates sont verts comme la pharmacie, high-tech pour garantir une sécurisation maximum de la dispensation, et pratiques pour faciliter leur accès aux patients séropositifs ou atteints du Sida. Trois PDU (Pharmacy Dispensing Unit) ont été implantées à titre expérimental par l’ONG Right to Care, à Johannesbourg, en Afrique du Sud, l’un dans un centre commercial et deux en milieu hospitalier, notamment dans le township Alexandra.
Dans ce pays où la prévalence du VIH est la plus forte au monde, 4,2 millions de personnes bénéficient aujourd’hui d’un traitement gratuit. Selon les déclarations récentes de Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud, le traitement anti-VIH devrait être étendu à deux millions de patients supplémentaires d’ici à 2020.
Ce projet pilote devrait donc contribuer à augmenter la couverture de la prise en charge des patients sous antirétroviraux. Cette automatisation de la dispensation permet de pallier le manque de personnels pharmaceutiques et de réduire les files d’attente. Par extension, les PDU offrent aux pharmaciens et aux préparateurs la possibilité de s’investir davantage dans le conseil aux patients. En cas de question, il sera du reste possible au malade de communiquer depuis l’automate avec un préparateur dans l’une des onze langues officielles du pays.
Autre avantage, ces automates hautement sécurisés renforcent l’adhésion des patients à leur traitement en leur permettant de se rendre à l’endroit et aux horaires qui leur conviennent pour retirer les médicaments prescrits, et ce tout en réduisant le temps consacré à cette démarche de quatre heures à 45 minutes. Lors du retrait de leur médicament, les patients reçoivent un ticket leur indiquant la date de leur prochain passage. Un SMS de rappel leur est par ailleurs envoyé. En cas d’oubli, un système d’alerte avertit le pharmacien.
Ce système, qui permet également de désengorger l’hôpital où deux tiers des patients se rendent uniquement pour obtenir leurs médicaments, pourrait être étendu à d’autres pays africains. Comme le souligne le directeur national de l’Onusida en Afrique du Sud, Mbulawa Mugabe, « l’un des plus gros problèmes que nous avons aujourd’hui dans la plupart des pays d’Afrique, c’est que les établissements de santé sont saturés. Nous devons trouver des moyens de soulager cet engorgement, dans l’intérêt des patients eux-mêmes, mais aussi pour les systèmes de santé ».
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