Une vaste méta-analyse publiée dans « The Lancet » montre que l’allaitement contribuerait à réduire de plus d’un tiers la mort subite du nourrisson dans les pays riches, et dans les pays pauvres ou aux revenus moyens, il permettrait d’éviter environ la moitié des épisodes de diarrhée et un tiers des infections respiratoires.
Selon les auteurs de l’étude, l’allaitement longue durée (jusqu’à 6 mois ou plus) diminuerait également les risques d’obésité et de diabète chez l’enfant. Pour les mères, il réduirait les risques de cancer du sein et des ovaires. Au total, l’allaitement prolongé pourrait sauver plus de 820 000 bébés et prévenir 20 000 décès dus à un cancer du sein chaque année.
Pourtant, seulement 35 % des bébés dans le monde en bénéficient aujourd’hui. « Seul un enfant sur cinq est allaité jusqu’à ses douze mois dans les pays riches tandis que seul un enfant sur trois est allaité exclusivement les six premiers mois de son existence dans les pays à revenus faibles ou moyens », regrettent les chercheurs.
Ce sont par conséquent des millions d’enfants qui ne bénéficient pas pleinement des bienfaits du lait maternel. Les experts ont calculé qu’en portant à 90 % le taux d’allaitement exclusif jusqu’à six mois aux États-Unis, en Chine et au Brésil, et à 45 % au Royaume-Uni, cela permettrait de diminuer les coûts de traitements des maladies infantiles courantes telles que la pneumonie, la diarrhée ou l’asthme.
Afin de calculer les répercussions économiques de cette pratique, les auteurs de la méta-analyse du « Lancet » se sont aussi appuyés sur une étude de mars 2015, qui soutenait qu’un allaitement contribue à une intelligence accrue, une scolarité plus longue et donc de meilleurs revenus à l’âge adulte. Résultat, ils estiment que la faiblesse de l’allaitement a représenté une perte de 302 milliards de dollars (270 milliards d’euros, 0,49 % du PIB mondial) en 2012.
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques
Alzheimer : l’immunothérapie ouvre de nouvelles perspectives