LE FAIT est connu, mais apparemment inexpliqué. Les enfants nés en automne ou en hiver ont souvent plus d’allergies alimentaires (entre autres) que les autres. Y a-t-il une origine gestationnelle à ce phénomène?? se sont demandé des chercheurs finlandais d’Oulu. Kaisa Pyrhönen et coll. ont donc lancé une vaste étude de cohorte fondée sur la population dans le sud-est de leur pays, en Karélie. L’idée étant de rechercher une relation entre la présence de pollens et cette allergie alimentaire ultérieure. L’hypothèse de départ s’est révélée exacte. Il existe un lien statistique entre la sensibilisation de l’enfant et l’exposition de la future mère aux pollens de bouleau et d’aulne, essentiellement, au cours du premier trimestre de grossesse.
L’enquête s’est fondée un questionnaire adressé aux mamans ainsi que sur des tests allergiques ou des dosages d’immunoglobulines E spécifiques (sIgE). Entre 2001 et 2006, 5 920 enfants ont été enrôlés. Puis contrôlés à l’âge de 4 ans. Ces données ont été confrontées aux données polliniques.
Bouleaux et aulnes.
L’incidence cumulée des tests positifs à l’allergie alimentaire était la plus haute chez ceux nés en octobre-novembre (10 %) et la plus basse chez les bébés de juin-juillet. Ce qui correspond à l’incidence la plus élevée (11 %) chez les fœtus de 11 semaines en avril-mai, c’est-à-dire en pleine pollinisation des bouleaux et des aulnes. À l’inverse, l’incidence la plus basse (6 %) concernait les fœtus de 11 semaines en décembre-janvier. La positivité des sIgE était tout particulièrement marquée pour le lait et l’œuf. Le lien persiste quels que soient le sexe de l’enfant, sa place dans la fratrie, les allergies de la mère ou son tabagisme.
Les auteurs ne fournissent pas d’explication précise. Mais ils rappellent qu’un fœtus commence à produire des IgE vers la 11e semaine de grossesse et des IgE spécifiques vers la fin du deuxième trimestre. Une réponse immunologique est nécessaire pour que la grossesse continue, mais parfois cette réaction persiste au cours de la période néonatale.
Un point faible dans le lien découvert vient de la vitamine D. En effet, la 11e semaine de grossesse en avril-mai concorde aussi avec une naissance à une période plus encline à la carence vitaminique. Or un faible taux de cette vitamine est associé à un niveau bas d’IL10, régulateur central de l’apparition d’une allergie.
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Françoise Amouroux
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