CHAQUE ANNÉE, en Europe, on recense 35 000 nouveaux cas de cancers pédiatriques. En France, ce sont 2 500 nouveaux patients âgés de moins de 19 ans qui sont atteints chaque année dont la moitié a moins de 15 ans. Si 80 % d’entre eux sont guéris grâce à des traitements multidisciplinaires, de nombreuses améliorations pourraient encore être apportées.
L’association « Imagine for Margo » a saisi l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer chez l’enfant qui s’est déroulée le 15 février pour organiser au Sénat un colloque orienté « vers une recherche spécifique sur les cancers des enfants ». Sa présidente, Patricia Blanc, a ainsi rappelé en préambule que « l’espérance de vie des personnes atteintes de certaines tumeurs pédiatriques ne progresse plus depuis 30 ans ».
Guérir plus et mieux.
Pour le Pr Gilles Vassal, président de la Société européenne d’oncologie pédiatrique, d’Innovative therapies for children with cancer (ITCC) et directeur de la recherche clinique de l’Institut Gustave Roussy, les deux objectifs majeurs à l’horizon 2020 sont « d’augmenter les taux de guérison pour les maladies de mauvais pronostic pour lesquelles on n’enregistre aucun progrès depuis 1999 et améliorer la qualité de la guérison des 20 à 40 % de patients qui ressortent des traitements avec des séquelles ».
La réalisation de ces objectifs passe par un certain nombre d’actions médicales et thérapeutiques à mettre en œuvre au plus tôt : l’introduction des innovations thérapeutiques dans les traitements standards, l’obtention d’une meilleure compréhension de la biologie des tumeurs permettant de guider les traitements, l’élucidation des causes du cancer chez l’enfant, l’effacement des inégalités d’accès aux soins et à la recherche ou encore l’amélioration de la prise en charge des adolescents et adultes jeunes. Au centre de ces enjeux, se trouvent notamment la nécessité de mobiliser les états et tous les financeurs, celle d’établir « des partenariats intelligents avec l’industrie » ou encore de mettre en place « des réglementations facilitatrices ».
Multiplier les essais cliniques et les mesures incitatives.
Le Pr Agnès Buzyn, présidente de l’Institut national du cancer (INCa), a de son côté rappelé que « l’amélioration de la recherche sur les cancers pédiatriques » était « l’une des priorités présentées dans le Plan Cancer 3 avec 10 % des projets de recherche (38 millions d’euros) dévolus à ce domaine ». Il est aussi prévu de doubler globalement le nombre de patients inclus dans les essais cliniques et de créer cette année un groupe coopérateur dédié à la recherche sur les cancers de l’enfant. En outre, un appel à projet va être lancé pour réaliser deux Centres labellisés INCa d’essais de phase précoce (CLIP2) spécifiquement pédiatriques pour permettre aux malades d’avoir accès à des médicaments innovants dans des essais de phase 1 ou 2. Une coopération européenne est d’ores et déjà en marche sur ce volet.
Dans tous les cas, il a été rappelé que la collaboration avec les industriels était une étape de convergence obligatoire pour atteindre les objectifs souhaités. Considérant l’urgence d’« un accès plus précoce et plus facile aux nouveaux médicaments adultes » et d’ « investissements importants dans le développement de médicaments spécifiques des cancers de l’enfant et de l’adolescent », les participants se sont globalement entendus sur l’opportunité d’une modification de la réglementation pédiatrique européenne incorporant des mesures incitatives pour les industries pharmaceutiques.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques