Des recommandations pour les professionnels de santé sur l’utilisation de l’acétate de cyprotérone (Androcur et génériques) viennent d'être publiées. Elles visent à encadrer le risque de méningiome.
Dernièrement, une étude scientifique française a mis en évidence une augmentation du risque de survenue de méningiome chez les patients traités par Androcur ou ses génériques, à fortes doses et à partir de 6 mois de traitement. À la suite de ce constat, l’ANSM publie de nouvelles recommandations pour les professionnels de santé sur l'utilisation de ces médicaments. Un guide patient est en cours d'élaboration.
Dans ces recommandations, l’ANSM rappelle qu’il n’existe pas d’alternative dans le traitement de l’hirsutisme féminin sévère avec retentissement psycho-affectif et social.
Cependant, l'acétate de cyprotérone ne doit être utilisé que dans le cadre de son AMM : « les indications hors-AMM telles que l’acné, la séborrhée et l’hirsutisme modéré sont à proscrire » et « l’utilisation chez l’enfant et la femme ménopausée n’est pas recommandée ».
Par ailleurs, l'utilisation se fera à la posologie minimale efficace et jamais de façon prolongée ni à fortes doses. En effet, l’étude a montré que le risque de méningiome était multiplié par 7 pour les traitements de plus de 6 mois et multiplié par 20 pour les traitements de plus de 5 ans, à posologie de 50 mg/j sur un cycle.
Désormais, une imagerie par résonance magnétique (IRM) doit être réalisée en début de traitement pour tous les patients (et renouvelée à 5 ans). De plus, les médecins doivent « contacter leurs patients actuellement traités par Androcur ou génériques pour réévaluer la nécessité de poursuivre le traitement et envisager un contrôle par IRM si la poursuite du traitement est décidée », indiquent les recommandations. Pour ceux qui ont arrêté le traitement, il n'y a pas besoin de réaliser une IRM en l’absence de signe clinique.
En cas de découverte de méningiome, le traitement doit être arrêté définitivement. Un avis neurochirurgical est recommandé. L'ANSM explique que « les méningiomes sous acétate de cyprotérone régressant ou se stabilisant après arrêt du traitement dans la plupart des cas, une approche conservatrice (non chirurgicale) est souvent possible ». Enfin, pour les hommes traités par Androcur dans le cadre d'un cancer de la prostate, il est essentiel de réaliser une IRM avant le début du traitement pour s’assurer de l’absence de méningiome.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques