LA CHX est un antiseptique à large spectre connu pour ses propriétés bactéricide, fongicide et antiplaque. Ses indications en odontostomatologie sont multiples dans le traitement local d’appoint des affections de la cavité buccale et lors des soins pré- et postopératoires. Humide et chaude, et de pH neutre, la cavité buccale est une véritable étuve et toute intervention extérieure peut compromettre l’équilibre de sa flore. En effet, tout acte chirurgical favorise le passage des germes commensaux dans la plaie opératoire avec acquisition d’une virulence ; il se produit une rupture de l’écosystème et un changement de milieu qui favorisent une bactériémie. « Généralement, en préopératoire, on isole le champ à opérer et on le désinfecte avec un antiseptique. Mais il est difficile d’isoler une dent de son milieu et on doit se contenter d’agir sur la flore bactérienne buccale environnante », précise le Dr Philippe Casamajor, odonto-stomatologue. La CHX utilisée à des concentrations suffisamment élevées avant l’intervention, permet d’éviter le risque de surinfection du site et de réduire la prévalence et la durée des bactériémies postopératoires. Par son action bactéricide et fongicide rapide, et sa rémanence pendant douze heures, la CHX permet de circonscrire les complications postopératoires locorégionales qui peuvent se développer à partir du caillot alvéolaire, avant que la cicatrisation soit complète. Les plus redoutées sont l’abcès, l’alvéolite sèche ou suppurée, l’ostéite alvéolaire par retard de cicatrisation, et plus gravement l’endocardite infectieuse. L’action de la CHX est également recherchée pour diminuer l’accumulation de la plaque sur le fil de suture et combattre l’halitose due à la prolifération bactérienne. « Parfois, le brossage est déconseillé et seul un bain de bouche est autorisé dès le lendemain de l’opération pour ne pas détruire le caillot qui se forme, explique le spécialiste. Un bain de bouche passif par simple contact, sans mouvement de la bouche, peut être réalisé immédiatement si nécessaire. » Les effets indésirables de la CHX sont la colorations des dents et de la face dorsale de la langue mais ils sont réversibles rapidement.
Intérêt en dermatologie.
« En dehors de la chirurgie, la CHX a de nombreuses indications en dermatologie buccale, notamment pour pallier le manque d’hygiène dû à des candidoses aiguës (muguet) ou chroniques diffuses, ou à une aphtose géante de Touraine (maladie de Behçet) qui rendent douloureux, voire impossible, le nettoyage de la cavité buccale par brossage », souligne le Dr Didier Gauzeran, praticien des hôpitaux de Paris. Son action est également recherchée en prévention des surinfections en cas de maladies parodontales ou de lichen plan avec ulcérations. Elle trouve aussi une place de choix chez la femme enceinte ; en effet, les modifications hormonales amplifient la susceptibilité des gencives aux irritations locales et provoquent un risque de gingivite gravidique, surtout au deuxième trimestre de grossesse. En cancérologie, elle est utilisée en traitement étiologique pour prendre en charge les conséquences des radiomucites ou du carcinome épidermoïde.
Pour répondre à tous ces besoins spécifiques en antisepsie, Pierre Fabre Santé complète l’offre des bains de bouche Éludril Gé et EludrilPro, dosés à 0,10 % de CHX, avec EludrilPerio, concentré à 0,20 % de CHX. La solution, prête à l’emploi, est utilisée non diluée dans des situations à risques et des indications ciblées, ainsi qu’en chirurgie pré- et postopératoire. La durée de traitement est de sept jours ; si les symptômes persistent au-delà de cinq jours, la nécessité de poursuivre le traitement doit être évaluée par le médecin ou le chirurgien-dentiste ; le relais peut être pris avec le bain de bouche 0,10 %.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques