La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie auto-immune caractérisée par l’inflammation et la destruction progressive des articulations. Le TNF (Tumor Necrosis Factor) est une cytokine (protéine) sécrétée par certains types de globules blancs qui interviennent dans les réactions immunitaires et le processus inflammatoire. Les vingt dernières années ont connu un essor considérable des biothérapies, avec notamment les anti-TNF, permettant dans la plupart des cas une amélioration notable des symptômes et même, plus rarement, une rémission complète prolongée. Ces biothérapies s’administrent par voie injectable, si possible en association avec le méthotrexate (MTX). Actuellement, une dizaine de biothérapies sont à la disposition des rhumatologues.
Mais, les biothérapies anti-TNF sont de grosses molécules qui ciblent uniquement le messager extracellulaire du signal. Plusieurs études présentées au congrès EULAR 2 018 démontrent l’intérêt de petites molécules capables de cibler les voies intracellulaires du signal envoyé au noyau de la cellule. Deux sont actuellement disponibles en France dans le traitement de la PR, avec un nouveau mode d’action par inhibition de certaines enzymes intracellulaires, les kinases. Les JAK (Janus Kinases) sont des enzymes présentes dans les tissus inflammatoires de la polyarthrite rhumatoïde. Parmi ces inhibiteurs : le tofacitinib antiJAK 1 et 3, le baricitinib antiJAK 1 et 2 et une nouvelle molécule présentée à l’EULAR : l’upadacitinib, un inhibiteur JAK 1. Ces inhibiteurs enzymatiques s’administrent par voie orale, avec ou sans méthotrexate, avec une bonne tolérance. Après la révolution des biothérapies dans la prise en charge de la PR, ces nouveaux traitements dont l'efficacité a été confirmée par les résultats présentés à l’EULAR, vont prendre une place de plus en plus grande dans l’arsenal thérapeutique.
Nouveautés dans la spondylarthrite axiale et le rhumatisme psoriasique
La spondylarthrite est un rhumatisme inflammatoire chronique provoquant des douleurs de la colonne vertébrale (spondylarthrite axiale) et/ou des articulations (spondylarthrite périphérique ou rhumatisme psoriasique). Dans les formes les plus sévères, des ossifications de la colonne vertébrale conduisent à une limitation importante de la mobilité. Les traitements pour soulager les douleurs ont bénéficié de progrès considérables avec l’arrivée des biothérapies. À ce jour, trois options : les anti-TNF, les anti-IL-17 et les anti-IL-23. Ces trois types de traitement ciblent des protéines de l’inflammation impliquées dans le rhumatisme. En général, un anti-TNF est utilisé en priorité car c’est le traitement pour lequel il y a le plus de recul (plus de 20 ans). Pour mémoire, à ce jour le sécukinumab et l’ixékizumab sont les inhibiteurs de l’IL-17 ciblant tous les deux l’IL-17A. Le sécukinumab peut être utilisé dans la forme axiale ou périphérique de spondylarthrite, l’ixékizumab, uniquement dans la forme périphérique. La présentation des résultats de l’étude FUTURE 5 a permis de montrer que les patients traités par anti-IL-17 (sécukinumab) observaient non seulement une amélioration très significative des symptômes de la maladie, mais également une réduction de la destruction articulaire induite par le rhumatisme (pour les patients jamais traités par un anti-TNF auparavant). Cette observation conforte l’intérêt de ces nouveaux traitements dans la prise en charge du rhumatisme psoriasique.
Lors du congrès EULAR 2018, deux nouvelles approches thérapeutiques ont été présentées : un nouvel anti-IL-17, le bimékizumab, et un nouvel anti-IL-23, le rizankizumab. Les anti-IL-17 et anti-IL-23 ont par ailleurs une efficacité remarquable sur le psoriasis cutané. En revanche, en cas d’excès de construction osseuse, une étude présentée au congrès EULAR a montré l’effet des anti-inflammatoires non stéroïdiens combinés aux anti-TNF pour réduire la formation des ossifications sur le rachis.
D'après une conférence de presse d'Edimark.
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