L’ÉTUDE Nutri-Bébé sur les comportements alimentaires des mamans vis-à-vis de l’alimentation de leurs tout-petits est réalisée tous les huit ans, depuis 1981. Cette année, 1 188 mamans de bébés âgés de 15 jours à 3 ans (échantillon représentatif de la population française) ont participé à l’enquête réalisée par TNF- Sofres selon une méthodologie rigoureuse. Par rapport à la précédente étude, réalisée en 2005, il apparaît que le passage du lait 1er âge au lait 2e âge se fait non plus systématiquement à 4 mois, mais à 6 mois, comme recommandé. Par ailleurs, même si le lait de vache reste majoritaire entre 1 et 3 ans, la consommation de lait de croissance a tendance à se développer (+ 8 points par rapport à 2005 pour les 0-36 mois).
13,8 mois : âge moyen de passage au lait de vache.
L’âge moyen de passage au lait de vache a reculé (13,8 mois contre 12 mois). Mais seulement 24 % des enfants de 30-35 mois consomment encore un lait de croissance, alors qu’il est recommandé jusqu’à l’âge de 3 ans. « De plus, en cas d’utilisation de lait de vache, on peut regretter que, dans 88 % des cas, il s’agisse de lait demi-écrémé et non de lait entier, privant ainsi l’enfant de 50 % de l’apport lipidique dont il a besoin comme élément de croissance pour son cerveau », souligne le Dr Alain Bocquet (pédiatre, responsable du groupe Nutrition de l’Association française de pédiatrie ambulatoire). Autre erreur dénoncée par le pédiatre : l’étude nous apprend que le biberon de lait lorsqu’il est réchauffé, l’est dans 66 % des cas au four à micro-ondes ! Ce qui est fortement déconseillé par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) afin d’éviter les brûlures du fait de la mauvaise répartition de la température et de la détérioration de certains composants comme les probiotiques ou les vitamines.
Des frites entre 8 et 11 mois.
En ce qui concerne la diversification, l’étude montre que les produits à base de pommes de terre frites sont introduits très tôt, entre 8 et 11 mois. Elles sont consommées par un tiers des enfants au moins une fois par semaine. De même, les sirops et les boissons aromatisées non lactées sont consommés quotidiennement par 8 % des enfants de 1 an, et 13 % à 3 ans. 30 % des enfants de plus de 2 ans en consomment une fois par semaine. Cet apport inapproprié de boissons sucrées donne de mauvaises habitudes, l’enfant refusant ensuite l’eau pure, avec un risque majoré de caries dentaires et de surpoids. Enfin, l’étude montre que la télévision ou une autre distraction est présente aux repas pour 29 % des enfants, surtout dans les familles moins aisées, et déjà chez 15 % des moins de 3 mois !
Comme l’explique le Pr Jean-Pierre Corbeau (Tours), « si manger, c’est être avec les autres et échanger autour de la nourriture, le vivre dès le plus jeune âge est très important et structurant pour l’avenir. Et pourtant, on constate déjà que certaines pratiques ne vont pas dans ce sens ». Les mamans actuelles semblent plus « cools » à table. Elles dédramatisent et sont plus tolérantes face aux désirs de leur bébé.
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