Déterminisme génétique

Avez-vous les gènes du jeu ?

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Publié le 23/06/2014
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ON AVAIT déjà quelques indices sur le rôle de la dopamine et de ses agonistes en matière d’addiction au jeu. Un joueur impénitent, traité par ailleurs pour une maladie de Parkinson, avait même intenté un procès contre un laboratoire, l’accusant d’avoir causé sa ruine. Dopamine, recherche du gain et plaisir semblent aujourd’hui confirmer leur affinité sur le terrain de la génétique. Des chercheurs des universités de Californie à Berkeley et d’Illinois à Urbana ont en effet montré par l’étude que la manière de parier (ou d’investir) était déterminée, au moins en partie, par des variations génétiques régulant la dopamine dans le cerveau. Pour cela, ils ont invité 217 étudiants à jouer à un jeu sur ordinateur, tandis que leur cerveau était observé par un scanner. Les auteurs de l’étude ont concentré leur attention sur 143 variations génétiques du génome des participants impliquant douze gènes régulateurs de la dopamine. Résultat ? Les joueurs qui se sont montrés les meilleurs à anticiper et à répondre aux actions de leur adversaire, ou à deviner sa pensée, avaient les mêmes variations génétiques dans trois gènes qui affectent les fonctions de la dopamine dans certaines parties du cortex préfrontal. Quant aux participants qui excellaient dans le fait d’apprendre de leurs erreurs, ils avaient des variations dans deux gènes qui agissent surtout sur la dopamine dans la région du striatum cérébral. Quant à savoir à quelle catégorie génotypique vous faîtes partie, et si vous avez, en matière de pari, une quelconque prédisposition, n’espérez pas la mise au point d’un home test pour demain… En attendant, tandis que les paris se déchaînent autour des résultats du Mondial, vous pouvez toujours vous tourner vers « Ribéry l’escargot », nouvel augure sportif qui semble remplacer avantageusement le célèbre (et feu) Paul le poulpe, millésime 2010…

› D.D.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3103