APRÈS les cinq grands débats qui ont eu lieu en région, entre le 12 et le 22 octobre à Angers, Grenoble, Lille, Montpellier et Strasbourg, autour d’un sujet illustrant le thème de la confiance, une réunion de synthèse s’est tenue à Paris la semaine dernière*. « Aujourd’hui, le patient est très informé, voire surinformé et souvent mal informé, a pointé Christian Lajoux, président du LEEM. Il est devenu un véritable acteur de sa santé, et s’interroge sur le système de soins et sur les médicaments. » Déremboursements de certains médicaments, propagation de la contrefaçon, traitements très attendus et qui n’arrivent pas assez vite… Les questions du public sont en effet multiples. Au cours des débats en région, le public était invité à discuter de différentes thématiques : la fiabilité du médicament, la transparence de l’information, la crédibilité des acteurs, l’investissement dans l’innovation, et, enfin, la responsabilité sociétale. « Il s’agit de vraies interrogations de santé publique pour la ministre que je suis », a répondu Roselyne Bachelot à Christian Lajoux, avant de rappeler que la fameuse confiance mise en avant par le LEEM lors cette quatrième semaine de dialogue sur le médicament ne pouvait naître que de la transparence. « Substance active, le médicament n’est pas un produit comme un autre. Si la confiance est légitime, la vigilance de tous les acteurs de la chaîne doit être permanente. »
Une occasion pour la ministre de rappeler avec force que le pays devait saisir l’opportunité d’organiser la campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1), alors que l’épidémie marque une pause. « Je m’inquiète beaucoup d’autres campagnes, celles qui dénigrent la vaccination, alors que notre industrie pharmaceutique, face à cette pandémie, a réalisé un véritable prodige technologique. » Dans la salle, un pharmacien déclare qu’il ne se vaccinera pas, et que nombre de ses confrères s’abstiendront également. La raison ? La peur des effets secondaires et la rapidité avec laquelle le vaccin a été lancé sur le marché, qui fait craindre que les tests ne soient pas totalement finalisés. Un comportement qui fait vivement réagir la ministre : « Est-il si loin le temps où nous n’avions pas de vaccins contre certaines maladies ? » Et de critiquer les personnes, a fortiori les professionnels de santé, qui font la fine bouche. « La chaîne du médicament, de l’industrie à l’officine, permet à la France d’avoir un niveau de santé parmi les plus élevés au monde. Nous devons aborder cette question d’une façon rationnelle et citoyenne, a souligné la ministre. Nous, qui ne pouvons que constater les bénéfices que nous avons tirés de la politique vaccinale, n’oublions pas qu’elle repose sur la confiance, sans cesse renouvelée, entre un médecin, son patient et le produit qui va le guérir ou le protéger », a conclu avec émotion la ministre. Ces propos seront-ils suffisants pour convaincre les professionnels de santé, et singulièrement les pharmaciens ?
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