L’Autorité européenne considère que « l’exposition au bisphénol A aux niveaux actuels ne présente pas de risque pour la santé des consommateurs, même si de nombreux doutes restent à lever ». Un avis qui met la France en porte-à-faux, puisque notre pays a généralisé depuis le 1er janvier l’interdiction du BPA à tous les contenants alimentaires, cet antioxydant étant déjà banni des biberons européens depuis 2011. « Je suis très surprise par cet avis, curieusement lancé au moment où l’interdiction est entrée en application en France, pour tous les contenants alimentaires », a réagi la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal. Cet avis « va à l’encontre d’avis d’autres structures qui, depuis des années, pointent les risques du bisphénol A », a-t-elle ajouté, évoquant son intention de le faire examiner, notamment pour voir si le poids des lobbies n’est pas intervenu dans la décision européenne. Même stupéfaction pour Gérard Bapt, député PS, qui rappelle que « les études scientifiques indépendantes les plus récentes, en Europe ou en Amérique du Nord, viennent encore de confirmer les effets sanitaires du bisphénol A, non seulement sur l’animal mais aussi sur des tissus humains, à des doses d’exposition très faibles, couramment rencontrées dans la vie quotidienne ». Quant à l’Association européenne de l’industrie plastique, elle a exprimé sa satisfaction, déclarant que l’avis de l’Agence européenne concorde « avec les évaluations d’organes gouvernementaux à travers le monde », appelant dans la foulée à une « annulation des restrictions françaises disproportionnées ».
On ne sait donc plus quoi penser de cette substance considérée comme perturbateur endocrinien, et dont les substituts ne semblent guère meilleurs pour la santé. En effet, selon une équipe INSERM/CEA/Université de Paris Diderot, le bisphénol F et S, deux produits de substitution au bisphénol A, notamment utilisés dans les tickets de caisse, provoqueraient le même niveau de perturbation hormonale sur des cellules de testicules humaines. « Il n’y aurait pas de sens à échanger un danger sanitaire pour un autre », avance l’équipe de chercheurs.
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