Bras de fer autour du prix du Sativex

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Publié le 12/06/2015

Autorisé en France depuis janvier 2014 pour les patients souffrant de spasticité dans la sclérose en plaques, l’analgésique Sativex (delta-9-tétrahydrocannabinol/cannabidiol) n’est toujours pas disponible en pharmacie. Les négociations entre le Comité économique des produits de santé (CEPS) et le Laboratoire Almirall, en cours depuis novembre dernier, ne semblent pas prendre le chemin d’un accord. Le directeur général du groupe espagnol, Christophe Vandeputte, affirme avoir proposé un prix « 20 % en dessous du prix moyen européen, qui est de 440 euros ». Mais le CEPS juge de son côté que le juste prix est de « 17 % du prix proposé ». Inacceptable pour Christophe Vandeputte, qui rappelle : « Il s’agit d’un stupéfiant qui doit être gardé au froid, cela entraîne des obligations fortes en termes de sécurité sanitaire et de traçabilité du médicament pour le stockage, le transport, la mise en place d’un plan de gestion des risques, etc. 70 % du prix moyen européen est consacré aux frais liés à ces obligations. » Du côté du CEPS, la communication de Christophe Vandeputte, sur France Info hier, agace. « Je ne suis pas sûr que des interventions de ce type dans les médias facilitent la procédure de négociation en cours », souligne le vice-président, Jean-Yves Fagon. Les négociations se poursuivent donc, sans date butoir, même si des recommandations estiment qu’elles doivent aboutir en 90 jours environ. Si aucun accord n’est trouvé, le CEPS peut imposer un prix de manière autoritaire. Et le laboratoire peut refuser de commercialiser le médicament en France, une menace que Christophe Vandeputte brandit déjà. Avant d’en arriver là, il demande l’arbitrage de la ministre de la Santé, Marisol Touraine.