Le quotidien du pharmacien. – Dans quel cadre peut-on aborder la question du lavage nasal au comptoir ?
Brigitte Defoulny.- En général, la demande ne porte pas sur l’hygiène nasale. Le patient aborde le problème par le biais d’un symptôme : « J’ai le nez bouché », « Je suis enrhumé ». À partir de là, on peut poser les questions qui s’imposent afin de cerner l’existence d’une pathologie et définir sa nature pour orienter le conseil. On peut demander depuis combien de temps la personne est enrhumée, quand sont apparus les premiers symptômes et quels sont les signes ressentis.
L’important est d’inciter la personne à décrire sa gêne (maux de tête, nez qui coule, encombrement nasal…) sans lui suggérer une réponse induite. En fonction de la nature des symptômes, on oriente son conseil vers une prise en charge d’un rhume, d’une rhinite allergique (si les signes sont apparus brutalement), d’un état grippal (fièvre, maux de gorge, toux…). Si le patient aborde le problème en demandant une marque de produit, les questions doivent être posées de la même manière et dans le même but.
Comment expliquer l’importance de l’hygiène nasale ?
Le lavage du nez est souvent une étape qui n’est pas respectée dans le traitement d’un rhume ou d’une rhinite. Les patients veulent être soulagés de leurs symptômes au plus vite et ils demandent donc un traitement. Expliquez-leur que le premier réflexe à avoir dans le cadre d’une affection des fosses nasales, c’est le lavage du nez.
On n’applique pas un traitement sur une zone qui n’a pas été nettoyée au risque que le produit n’agisse pas. Il faut d’abord évacuer toutes les mucosités qui pourraient faire obstruction au traitement. Insistez sur cette étape qui n’est pas facultative, mais qui fait partie du protocole de prise en charge d’un rhume. Le patient doit comprendre l’importance de l’hygiène nasale. D’autant que le geste peut être effectué en prévention d’une pathologie ou tout simplement dans un souci de confort respiratoire.
Pour un usage quotidien, conseillez un spray isotonique ou l’utilisation de sérum physiologique. Dans un contexte de pathologie, il vaut mieux s’orienter vers un spray hypertonique dont la concentration en sel a un effet décongestionnant. En conseil associé, vous pouvez bien sûr proposer tous les traitements habituels du rhume, solution nasale au pouvoir décongestionnant et anti-infectieux, mais aussi produit antihistaminique, en veillant toutefois aux contre-indications (souvent réservés à l’adulte). Sachez que le souffre est un allié précieux dans ce contexte car il restaure la muqueuse nasale et a une action désinfectante.
Dans le cas du bébé, l’hygiène nasale est indispensable car un nourrisson ne sait pas se moucher. Conseillez plutôt l’utilisation de dosettes de sérum physiologique stérile et rappelez les gestes appropriés. Enfin, dès qu’il s’agit de maladie transmissible, quelques rappels quant aux règles d’hygiène de vie ne sont jamais superflus : se servir de mouchoirs jetables, laver ses mains régulièrement, humidifier l’air, ne pas trop chauffer l’habitat, éviter le tabagisme, passif y compris…
Quelle gestion du rayon envisager ?
Rémunérateur et facile à travailler, le rayon de l’hygiène nasale est un des piliers de l’officine. Dans une pharmacie moyenne, son chiffre d’affaires peut atteindre celui du rayon capillaire, voire celui des soins pour bébé. Il peut être exposé en libre accès au sein des voies respiratoires, avec quelques références réimplantées derrière le comptoir, ou figurer dans le rayon bébé.
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