Un traitement de première intention par deux inhibiteurs de point de contrôle immunitaire, le nivolumab (anti-PD1) et l’ipilimumab (anti-CTLA-4), améliore la survie globale par rapport à la chimiothérapie dans un sous-groupe de patients ayant un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) au stade avancé (1).
Éviter la chimiothérapie
« Ces données, à mon avis, vont changer la pratique. L’étude CheckMate-227 est la première à montrer que l’association nivolumab et ipilimumab allonge la survie, comparée à la chimiothérapie, chez des patients atteints de CPNPC métastatique et non encore traités », estime la Pr Solange Peters (chef du service d’oncologie au Centre hospitalier universitaire vaudois, Lausanne, Suisse), qui a présenté les résultats de la première partie de l’étude au congrès ESMO. « Nous disposons déjà de plusieurs options de traitement de première intention pour ces patients, notamment une chimiothérapie combinée à une monothérapie par anti-PD1 ou par anti-PD-L1. Maintenant, nous avons une nouvelle option avec l’association nivolumab/ipilimumab qui évite la chimiothérapie. »
Allongement de la survie
L’essai de phase III porte sur des patients ayant un CPNPC de stade IV qui sont naïfs de traitement par chimiothérapie. La première partie de cette étude avait pour objectif d’évaluer différents bras de traitement avec le nivolumab en comparaison à la chimiothérapie, en distinguant 2 sous-groupes selon l’expression différentielle du PD-L1. Près de 1 200 patients avec un marquage du PD-L1 > 1 % ont été randomisés de la façon suivante : nivolumab (anti-PD1) et faible dose d’ipilimumab (anti-CTLA-4), monothérapie par nivolumab ou schéma de chimiothérapie. 550 patients ayant un PD-L1 < 1 % ont été aussi randomisés dans ces 3 groupes de traitement.
La survie est significativement augmentée dans le groupe bithérapie nivolumab/ipilimumab (17 mois) en comparaison à celle observée sous chimiothérapie (15 mois) chez les patients ayant un PD-L1 > 1 % ; la survie est également meilleure chez les patients ayant un PD-L1 < 1 %. Le taux d’évènements secondaires sévères (grade 3 à 4) est de 33 % avec la combinaison nivolumab/ipilimumab (diarrhée, éruption cutanée, fatigue), de 19 % avec le nivolumab en monothérapie et de 36 % avec la chimiothérapie (fatigue, toxicités gastro-intestinales et hématologiques).
Cette étude a comme principale limite d’avoir choisi comme bras contrôle la chimiothérapie seule alors que celle -ci n’est plus le standard de référence dans cette indication en première ligne de traitement d’un CPNPC métastatique.
Comparaison des toxicités
« L’objectif important est de développer un algorithme qui permettra de choisir le meilleur traitement de première intention pour chaque patient. Il faut patienter encore pour savoir quel traitement améliore réellement la survie à long terme. La survie à cinq ans peut nous indiquer si l’option choisie est la meilleure. Le deuxième point crucial sera la comparaison des toxicités. Nous pourrons alors proposer à nos patients un traitement personnalisé », laisse entrevoir le Pr Peters.
(1) S. Peters et al.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques