Située non loin de l’école maternelle fréquentée par une fillette de 4 ans atteinte d’une méningite, la pharmacie du Pont de Leu à Calais a géré en quelques heures la prise en charge de plusieurs dizaines d'habitants du quartier, enfants comme adultes.
En l’espace de quelques heures, la pharmacie de Pont du Leu, à Calais, s’est transformée en cellule de crise, vendredi dernier. « À 15 heures, l’inspecteur de l’ARS m’informait d’un cas de méningite B avéré chez une petite fille de 4 ans scolarisée dans l’école maternelle du quartier. Deux heures plus tard, il me rappelait pour me préciser que l’enfant fréquente également la crèche », décrit Florine Bouchez, titulaire de la pharmacie du Pont de Leu, située dans la même rue que l’établissement scolaire.
Très vite le dispositif se met en place, la titulaire et son équipe sont en lien permanent avec l’ARS qui communique à la pharmacie la liste des enfants et adultes concernés. « La coopération avec les médecins prescripteurs s’est également très bien passée, certains d'entre eux ne pouvant recevoir les patients m’ont demandé de délivrer l’antibiothérapie. Bien que le produit soit listé, face à l’urgence de la situation, j’en ai pris la responsabilité », expose Florine Bouchez.
Toutefois, la titulaire se heurte à un problème d’approvisionnement en Rifadine. Tandis que l’hôpital ne dispose que de deux flacons, elle parvient à être dépannée par la CERP, et son grossiste, OCP, lui fournit tout son stock disponible sur le littoral. « Je me voyais mal envoyer mes patients à Lille », note-t-elle. Face à cette pénurie soudaine - plus de 66 flacons doivent être délivrés simultanément -, la pharmacienne et son équipe doivent prendre en charge des parents paniqués. Certains fondent en larmes quand ils apprennent qu’ils ne pourront obtenir le médicament que le lendemain matin. « Le médecin leur avait dit d’administrer la dose le plus rapidement possible à leur enfant. Nous avons dû les rassurer en leur disant que l’antibiothérapie devait être prise dans les 48 heures et surtout leur préciser que seuls étaient concernés les enfants et les adultes en contact direct avec la petite fille », relève la titulaire.
La mobilisation de Florine Bouchez et de son équipe est suivie d'effets puisque, samedi midi, tous les enfants et les adultes concernés étaient sous antibiothérapie.
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