DANS LES ANNÉES 1970, Burkitt a pour la première fois évoqué une réduction du risque de CCR en se fondant sur l’observation de taux bas de ce cancer dans les populations africaines, dont le régime est riche en fibres. Il y a eu par la suite de nombreux travaux épidémiologiques à la recherche d’une association entre la prise de FA et le CCR, mais dont les résultats n’ont pas été uniformes, peut-être par interposition d’un facteur confondant (folates).
Les études cas-témoins ont montré en général une protection, mais les études de cohortes sont contrasté. Les études de cohorte initiales rapportent une absence d’association significative, mais l’étude EPIC, plus récente (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition), rapporte une réduction du CCR en parallèle à une augmentation de la consommation des FA.
Vingt-cinq études ont été incluses dans la métaanalyse. En résumé, les résultats montrent que ce sont les grains complets et non le composant fibre qui apporte l’effet bénéfique.
On constate une réduction de 10 % du risque de CCR pour une consommation quotidienne de 10 g de fibres totales (céréales, légumineuses et légumes) et de fibres provenant des céréales ; et il y a une réduction de 20 % du risque de CCR pour trois portions (90 g/j) de céréales complètes (RR 0,78), avec des réductions plus importantes pour des prises plus élevées.
Les analyses en fonction de la source des fibres ont été réalisées. Il n’y a pas de réduction spécifique significative du risque de CCR quand on considère isolément les fibres provenant des fruits (RR 0,93), des légumes (RR 0,98) ; mais il y a un effet appréciable des fibres consommées dans les légumineuses, avec une réduction du risque de CCR de 38 % (RR 0,62).
Germe, endosperme et son.
Les céréales complètes sont source de FA et contiennent le germe, l’endosperme et le son, contrastant avec les céréales raffinées où le germe et le son, sources de nombreux nutriments, ont été enlevés. Cela dépend du type de graine, mais 80 % des fibres et un nombre substantiel de minéraux, de vitamines et de composés bioactifs (polyphénols, acides aminés sulfurés et lignanes) sont perdus.
« Classiquement, on attribue l’effet biologique d’un aliment à l’un de ses composants, mais lorsque le composant est testé dans des études randomisées les résultats sont décevants. La revue systématique réalisée par Aune et coll. montre clairement qu’une consommation de fibres à partir des céréales et qu’une consommation de graines complètes ont des effets significatifs vis-à-vis du CCR alors qu’il n’y a pas d’effet préventif observé à partir des autres sources de fibres alimentaires », écrit un éditorialiste.
Les bénéfices apportés par les céréales complètes restent à élucider, mais l’augmentation de la satiété, la stabilité de l’homéostasie du glucose et de la réponse insulinique et la fermentation des fibres dans le côlon qui fait produire des acides gras à chaîne courte sont probablement importants.
Doi : 10.1136/bmj.d6617.
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