La quasi-totalité des Martiniquais et des Guadeloupéens sont contaminés au chlordécone, pesticide hautement toxique utilisé de 1972 à 1993 dans les bananeraies antillaises.
95 % des Guadeloupéens et 92 % des Martiniquais sont contaminés par le chlordécone, selon les premiers résultats d’une étude de l'agence Santé publique France qui sera présentée en octobre, et dont les grandes lignes ont été dévoilées par « Le Monde ». Ce pesticide, utilisé dans les bananeraies des Antilles pour éliminer le charançon de 1972 à 1993, s’avère être très toxique. Aux États-Unis, il est d’ailleurs interdit en 1976… Mais on attendra 1993 pour le bannir de la Martinique et de la Guadeloupe.
Malgré l'interdiction, le chlordécone n’a pas pour autant disparu : il s’est infiltré dans les rivières et dans la terre, contaminant la viande, les légumes, les poissons, les crustacés, ainsi que les hommes. Ce perturbateur endocrinien, classé comme cancérogène possible par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1979, aurait des effets neurotoxiques, augmenterait le risque d’accouchements prématuré et de cancers de la prostate. Un cancer dont les Antilles françaises détiennent le record mondial.
Les habitants et les scientifiques sont de plus en plus nombreux à crier au scandale et demandent une décontamination malheureusement difficile. Récemment, des résidus de chlordécone ont été retrouvés dans l'eau du robinet des habitants de la commune de Gourbeyre en Guadeloupe, entre le 16 avril et le 27 mai. Selon les médias locaux, cette pollution pourrait venir de filtres à charbons trop vieux sur le réseau de distribution. En attendant, la collectivité procède à la distribution d'eau en bouteille. Mais le scandale du chlordécone ne fait que commencer.
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