3 questions à…

Christelle Degrelle

Publié le 29/09/2020
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Préparatrice dans l’Yonne et représentante du syndicat CFE-CGC*

Le Quotidien du pharmacien.- Où en est-on concernant le diplôme universitaire (DU) de préparateur en pharmacie ?

Christelle Degrelle.- À cause de la crise sanitaire, les expérimentations concernant le diplôme universitaire (DU) de préparateur en pharmacie ont été reportées à la rentrée 2021. Dix universités sont en lice et devraient le proposer, mais à l'heure actuelle aucun référentiel n'existe sur le contenu précis de cette formation. Des réunions sont en cours à ce sujet, le référentiel devant être connu au plus tard le 31 décembre. L'urgence Covid a tout stoppé mais il y a une vraie volonté d'avancer et d'ici à la fin de l'automne nous devrions en savoir plus. À terme, je pense que ce DU s'imposera, si une formation universitaire niveau bac +3 est en place, il n'y a pas de raison que les étudiants choisissent une autre voie.

Quel est votre sentiment au sujet des récentes revendications du syndicat Force Ouvrière, qui réclamait notamment la reconnaissance du métier de préparateur en tant que professionnel de santé ?

Cette proposition est évidemment une bonne idée. Avant le Covid, nous les préparateurs n'existions pas, il est désormais grand temps que l'on sache qui nous sommes. Néanmoins, il faut que tous les syndicats soient unis sur ce sujet. Cela ne peut pas être porté par une seule et unique organisation comme c'est le cas pour le moment.

Quel sentiment prédomine chez les préparateurs depuis le début de la crise sanitaire ?

Assurément, le manque de reconnaissance. Nous avons vu à quel point il a été difficile d'obtenir des masques, nous n'étions pas prévus dans le dispositif pour la garde d'enfants, nous ne pouvons bénéficier d'un bon de prise en charge pour être vaccinés gratuitement contre la grippe… Dans notre relation avec les pouvoirs publics, c'est toujours un pas en avant, puis un pas en arrière… Il y a beaucoup de reconnaissance de la part du grand public, mais pas une plus grande notoriété de notre profession malgré tout. Dans l'ensemble, les patients ne font toujours pas la distinction entre notre métier et celui de pharmacien.

* Christelle Degrelle milite depuis de longues années pour une révision de la formation et une meilleure reconnaissance de sa profession. Si la crise du Covid-19 a quelque peu freiné l'évolution des dossiers en cours, elle ne les a pas enterrés pour autant.

Propos recueillis par P.M

Source : Le Quotidien du Pharmacien