LES NOUVELLES recommandations sanitaires pour les voyageurs arrivent cette année dans un contexte particulier, avec l’émergence, au Mexique, de la nouvelle grippe A(H1N1). Toutefois, comme le rappelle le président de la Société de médecine des voyages, le Pr Éric Caumes, dans son éditorial du « BEH », « ce risque de maladies émergentes est difficile à prendre en compte dans les recommandations annuelles... l’émergence étant par définition difficile à prévoir ». Le document n’en fait donc mention que pour souligner que les recommandations sont susceptibles d’être modifiées en fonction de la situation internationale et pour indiquer les sites à consulter pour les mises à jour. Néanmoins, l’événement rappelle combien, « d’un point de vue sanitaire, le voyageur reste une sentinelle épidémiologique de première ligne », souligne le Pr Caumes. Il convient donc de « considérer avec un œil attentif nos voyageurs malades », poursuit-il.
Diarrhée et accidents
de la route
Les recommandations élaborées par le Comité des maladies liées aux voyages et des maladies d’importation (CMVI), sont, elles, là pour garder les voyageurs en bonne santé. De tous les problèmes de santé auxquels ils sont confrontés, la diarrhée reste l’affection la plus fréquente. « La rifaxymine, traitement antibiotique non absorbable, largement indiqué dans de nombreux pays, n’est toujours pas disponible en France », observe le Pr Caumes. Mais l’antibiothérapie n’est indiquée que dans les formes moyennes ou sévères. Le rappel des mesures de prévention demeure, dans tous les cas, essentiel. La pathologie traumatique accidentelle, moins fréquente que la diarrhée, représente encore la première cause de mortalité imputable au voyage. « L’histoire très récente d’un accident de car en Californie, avec plusieurs touristes français décédés, vient s’ajouter à d’autres, illustrations régulières du tribut payé par les voyageurs aux accidents de la voie publique », insiste l’éditorialiste, qui, à ce propos, évoque le risque émergent constitué par le terrorisme.
Vaccinations
Le voyage est d’abord l’occasion d’une mise à jour du calendrier vaccinal. C’est « la première étape, indispensable à l’établissement d’un programme de vaccinations destiné à un voyageur », recommande le CMVI. La deuxième étape consiste en « l’évaluation des risques réels encourus par le voyageur », en fonction de la situation sanitaire du pays visité, des conditions, de la durée du séjour, de l’âge, des antécédents médicaux et du statut vaccinal de la personne concernée.
L’attention est portée tout particulièrement sur la vaccination contre la rougeole, qui peut être pratiquée à partir de l’âge de 9 mois avec le vaccin trivalent ; pour les nourrissons qui doivent se rendre dans des pays de forte endémicité, une dose de vaccin monovalent peut être administrée dès l’âge de 6 mois. Une carte des pays où cette vaccination est conseillée accompagne désormais les recommandations.
La vaccination contre l’hépatite B, en dehors du calendrier vaccinal, est recommandée pour les séjours dans un pays de forte ou de moyenne endémie de VHB ; il peut être administré dès la naissance.
Le Pr Caumes rappelle aussi que « pour la tuberculose, la suspension de l’obligation vaccinale par le BCG fait maintenant considérer les enfants devant séjourner plus d’un mois dans un pays de forte endémie comme sujets à risque, et (que) la vaccination doit leur être proposée ».
La vaccination contre l’encéphalite japonaise n’est pas recommandée systématiquement, mais la mise à disposition d’un nouveau vaccin, mieux toléré et plus facile à administrer, a conduit à élargir les indications vaccinales recommandées chez les 18 ans et plus devant résider plus de 30 jours dans un pays d’endémie ou qui y auront une activité extérieure importante, particulièrement pendant la saison des pluies.
Concernant le vaccin contre la fièvre jaune, « l’année a été marquée par la confirmation des effets indésirables, parfois graves, de la vaccination amarile, les voyageurs doivent en être informés », indique le Pr Caumes ; une feuille d’information est disponible sur le site www.medecine-voyages.fr.
Pour chaque vaccination, un encadré didactique précise le schéma vaccinal. Des cartes et des tableaux, en particulier, sur l’efficacité relative des différents modes de protection antivectorielle (moustiquaire, serpentins fumigènes, climatisation) enrichissent ce « BEH » dans lequel on retrouve toutes les autres
rubriques classiques, avec en plus l’introduction des précautions particulières pour les personnes se rendant en pèlerinage à La Mecque (Hadj et Umra).
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