Parue en décembre, une étude affirmant que l'alcool est plus efficace contre la douleur que le paracétamol fait le buzz depuis le week-end dernier.
Ses auteurs ont publié l'étude dans « The Journal of Pain », la revue officielle de la Société américaine de la douleur (American Pain Society). Sur la base d'une méta-analyse de 18 études incluant 404 participants, les chercheurs de l'université de Greenwich, à Londres, ont comparé les 13 tests évaluant leur seuil de douleur et 9 tests portant sur l'intensité ressentie de la douleur. Ce qui leur permet de souligner qu'un taux d'alcool de 0,08 % dans le sang en moyenne, soit l'équivalent de trois à quatre verres d'alcool standard, augmente légèrement le seuil d'acceptation de la douleur et réduit significativement le taux d'intensité de la douleur ressentie. Plus le taux d'alcool dans le sang augmente et plus l'effet analgésique est important.
Les résultats suggèrent que l'alcool est un analgésique plus efficace que le paracétamol, dont l'effet peut être comparé à celui des opioïdes comme la codéine (lire notre article « abonné »). Ce qui pourrait expliquer le mésusage de l'alcool chez les personnes présentant des douleurs persistantes. Pour les auteurs, qui n'en oublient pas de rappeler les dangers de la consommation d'alcool, cette méta-analyse ouvre la voie à des recherches sur de nouvelles alternatives pour soigner la douleur. Reste à trouver comment développer un médicament qui produirait les effets analgésiques de l'alcool sans ses effets secondaires…
Les résultats de l'étude ont fait les choux gras de la presse grand public. Outre-Manche, l'occasion était parfaite de titrer sur la supériorité de « deux pintes de bière » sur le paracétamol pour lutter contre la douleur. Et même de justifier le traitement populaire d'une gueule de bois par un apport en alcool plutôt que d'utiliser des médicaments analgésiques : le mal par le mal.
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