CES TRAVAUX, qui ont bénéficié du soutien de l’Association française contre les myopathies (AFM) grâce aux dons du téléthon, constituent des étapes fondamentales dans la compréhension de ces maladies et dans la mise en place de stratégies thérapeutique ; dans l’immédiat, ces découvertes permettront de préciser le diagnostic des malades ainsi que le conseil génétique pour les familles.
n Syndrome myasthénique congénital
« Les syndromes myasthéniques congénitaux (SMC) constituent un groupe hétérogène d’affections de la jonction neuromusculaire », précise un communiqué de l’Institut de myologie, de l’INSERM et de l’AFM. Ils se caractérisent par une faiblesse musculaire localisée ou généralisée, accentuée à l’effort, un ptôsis et une ophtalmoplégie et des troubles de la déglutition. La gravité est variable, allant de la défaillance respiratoire brutale à la naissance à des manifestations plus modérées ne s’exprimant qu’à l’âge adulte. Si plus d’une dizaine de gènes ont déjà été identifiés, le diagnostic moléculaire précis ne peut pas être fait pour plus de la moitié des malades. C’est dans ce contexte que se situe l’identification d’un nouveau gène par des équipes dirigées par Daniel Hantaï (INSERM/UMPC/Institut de myologie) et Laurent Schaeffer (ENS/ CNRS/université de Lyon 1).
Chez un patient atteint de SCM mais ne présentant pas les mutations déjà connues, les chercheurs montrent que des mutations dans le gène AGRN (situé sur le chromosome 1) sont responsables de la maladie. AGRN code une protéine de la matrice extracellulaire, l’agrine, qui semble jouer un rôle essentiel dans le maintien de la jonction neuromusculaire.
n Dystrophie musculaire d’Émery-Dreifuss
La dystrophie musculaire d’Émery-Dreifuss (DMED) se manifeste par une faiblesse et une atrophie musculaires associées à des rétractions tendineuses précoces et à une cardiomyopathie. La gravité et la progression de la maladie sont très variables d’une famille à l’autre et au sein d’une même famille. « Sa transmission peut être liée à l’X, autosomique dominante ou récessive, précise le communiqué. L’origine génétique de 35 % des DMED est connue. Il s’agit de mutations dans deux gènes codant des protéines ubiquitaires de l’enveloppe nucléaire : EMD codant l’émerine pour les DMED liées à l’X et LMNA codant les lamines A/C pour les DMED autosomiques. »
Reste que plus de 60 % des sujets atteints de DMED ne sont pas porteurs de mutations dans l’un de ces deux gènes. Ce qui suggérait que d’autres gènes sont également en cause. C’est dans ce contexte que l’équipe dirigée par Gisèle Bonne (INSERM, UMPC, CNRS - Institut de myologie) a identifié un nouveau gène responsable. En étudiant le génome de 6 familles et un cas isolé, les chercheurs ont découvert un nouveau gène impliqué dans les formes liées à l’X : le gène FHL1, situé sur le chromosome X et codant une protéine assurant le maintien de la structure cellulaire ainsi que la régulation des signaux au sein de la cellule, fonctions partagées par l’émerine et les lamines A/C. Cette forme de DMED se caractériserait par une atteinte cardiaque spécifique associant défauts de conduction, arythmies et cardiomyopathie hypertrophique.
27 août 2009.
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