Après ses premières AMM, l’immunothérapie par anti-PD1 devrait s’élargir à d’autres indications : dans le cancer du rein (le dossier est en cours d’enregistrement (1)), dans les carcinomes épidermoïdes des voies aérodigestives supérieures et dans le cancer de la vessie. Des premières données intéressantes ont également été rapportées dans d’autres types de cancer (estomac, ovaire…).
« Tous les patients ne répondent pas aux anti-PD1. Dans les tumeurs solides, les taux de réponse varient de 10 à 40 % selon les pathologies », souligne la Dr Delphine Loirat. « Or, il est important de sélectionner les patients résistants et les bons répondeurs, pour éviter des traitements inutiles et pour des aspects d’économie de santé ».
À l’instar du cancer du sein, où la surexpression de HER2 est prédictive de la réponse à une thérapie ciblée comme l’herceptine, ceci a conduit à évaluer des facteurs prédictifs de réponse. Parmi les biomarqueurs potentiels, l’expression par les cellules tumorales du ligand de PD1 (normalement exprimé par les cellules immunitaires), PDL1, est apparue comme la plus pertinente. « Mais les travaux ont montré que cette expression est variablement corrélée au taux de ; des tumeurs n’exprimant pas PDL1 répondent aux anti-PD1 », indique la Dr Loirat. Notamment, dans deux essais de phase 3 dans le cancer bronchique, le nivolumab s’est montré efficace que la tumeur exprime, ou non, PDL1.
Plusieurs éléments peuvent expliquer ces résultats contradictoires : variabilité du type de marquage immunohistochimique de PDL1, variabilité du seuil de positivité retenu dans les essais, variabilité temporelle (biopsie fraîche ou non) et spatiale (intratumorale ou périphérique, voire entre tumeur primitive et métastase) de l’expression de PDL1.
D’autres voies de recherche s’ouvrent aujourd’hui. Des données très récentes dans le cancer de vessie suggèrent que l’expression de PDL1 au niveau du système immunitaire pourrait être plus pertinente que celle relevée au niveau tumoral (2).
L’expression de PDL2, également ligand de PD1, constitue aussi un marqueur d’intérêt. Sans compter d’autres marqueurs potentiels, comme les infiltrats lymphocytaires intratumoraux (TILs), le profil d’expression de gènes immuns au niveau tumoral ou encore la charge mutationnelle de la tumeur.
D’après un entretien avec la Dr Delphine Loirat, médecin oncologue et immunologiste, Institut Curie, Paris
(1) Motzer RJ et al. N Engl J Med 2015;373:1803-13.
(2) Rosenberg JE et al. Lancet 2016;387:1909-20.
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