En Australie, des pharmaciens vont pouvoir prescrire des antibiotiques pour des infections urinaires comme la cystite. Une idée qui ne plaît pas aux médecins locaux, malgré les résultats prometteurs d'études réalisées au Canada montrant une meilleure pertinence des traitements initiés par les pharmaciens.
Fin 2018, dans la province canadienne du Nouveau-Brunswick, 39 pharmacies ont participé à une étude à l'initiative de l'Infectious diseases Society of America (IDSA). Le principe : observer la pertinence des traitements antibiotiques mis en place par les pharmaciens, lorsque ces derniers prennent en charge des patients venus pour des infections urinaires courantes, comme la cystite. Les résultats s'avèrent très positifs : « le traitement est plus conforme aux directives lorsqu'il est initié par les pharmaciens ». En effet, lorsque c'est le cas, « 95 % des traitements mis en place sont concordants avec les recommandations ». Un taux qui tombe à 35 % seulement, quand le traitement antibiotique a été décidé par un médecin.
Les chiffres prometteurs observés au Canada ont donné des idées aux autorités australiennes. Dans le cadre d'une expérimentation, les pharmaciens de l'État du Queensland vont être autorisés à prescrire certaines pilules contraceptives, mais vont aussi pouvoir prendre en charge des patients souffrant d'infections urinaires, sur le modèle canadien. Malgré les résultats observés à l'étranger, le président de l'association des généralistes australiens (Royal Australian College of General Practitioners) a manifesté sa large opposition au projet : « Lorsque vous donnez à un pharmacien des droits de prescription, vous supprimez tous les freins et contrepoids nécessaires pour une bonne délivrance des médicaments. Cela favorise le risque d'erreurs, ou pire, le risque de manipulations à des fins commerciales », a ainsi déclaré le Dr Harry Nespolon, dans le « Brisbane Times ». Pour ce dernier : « l'augmentation du nombre de professionnels capables de prescrire des antibiotiques ne fera qu'exacerber le problème, et les pharmaciens n'ont pas la formation médicale requise pour gérer ces infections ». Le Dr Nespolon et son organisation vont même jusqu'à prédire une flambée de « super bugs » à cause de cette mesure.
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