Infectiologie

De la chloroquine contre le virus Zika

Publié le 27/11/2017

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Chez la femme enceinte, le virus Zika provoque des malformations fœtales, notamment des microcéphalies. Des chercheurs ont montré que la prise de chloroquine, antipaludique bien connu, pourrait permettre d’éviter ces effets fœtotoxiques.

Après avoir fait ses preuves comme antipaludique, mais aussi dans la polyarthrite rhumatoïde et le lupus érythémateux, la chloroquine (Nivaquine et génériques) s’attaque à un autre domaine : la lutte contre le virus Zika, qui peut entraîner chez les femmes enceintes des malformations fœtales, notamment des microcéphalies.

En effet, dans une étude récente publiée dans « Scientific reports » (une publication en ligne du groupe « Nature ») des chercheurs américains de La Jolla (Californie) ont montré, chez des souris en milieu ou en fin de gestation et infectées par Zika, que l’administration de chloroquine divisait par 20 la charge de virus Zika dans le cerveau des fœtus. La chloroquine a été introduite dans l’eau de boisson des souris, à des doses similaires à celles employées chez l’homme.

Même si des études complémentaires doivent être menées, les chercheurs estiment que la chloroquine pourrait être rapidement envisagée comme traitement préventif et curatif de l’infection au virus Zika chez l’humain. D’autant plus que le médicament est peu coûteux et disponible partout dans le monde.

Cet antipaludéen utilisé depuis près d’un demi-siècle présente peu d’effets secondaires. Il n’est pas contre-indiqué pendant la grossesse, les données de son utilisation durant la grossesse, même à forte dose, étant très rassurantes. De plus, il passe la barrière placentaire, d’où son efficacité sur le fœtus.

Un pas de plus

Par ailleurs, des travaux ont suggéré que la chloroquine puisse inhiber l’infection due au virus Zika dans plusieurs modèles cellulaires, et notamment sur des cellules précurseurs des neurones humains. D’autres études in vivo ont montré que la chloroquine inhibait également la propagation du virus Zika chez des modèles de souris déficientes en interféron durant la gestation. Dans l’étude des chercheurs américains de la Jolla, un pas de plus est donc réalisé, puisqu’ils montrent que la chloroquine peut également protéger le cerveau des fœtus, cible principale du virus Zika.

Charlotte Demarti