PAS BESOIN de devenir stérile pour vieillir en bonne santé.
Des chercheurs du CNRS/École normale de Lyon/université Claude-Bernard-Lyon 1 ont découvert pourquoi le ver nématode C. elegans privé de lignée germinale gagne 60 % de vie et vieillit harmonieusement. La responsabilité en reviendrait au gène nhr-80. La preuve ? L’équipe dirigée par Hugo Aguilaniu a constaté que des vers dépourvus de lignée germinale dont le gène nh-80 est muté ne vivent pas plus longtemps. De plus, une surexpression du gène allonge leur vie de 150 %. Comme tous les gérontogènes, le gène nh-80 serait impliqué dans des processus liés au métabolisme et à la résistance au stress.
Parmi les gènes sous sa dépendance, les chercheurs ont identifié un gène fondamental appelé fat-6, qui code pour une enzyme transformant un acide gras saturé (acide stéarique) en acide gras insaturé (acide oléique, composant principal de l’huile d’olive). La désaturation des acides gras est un processus essentiel, puisque les vers sans lignée germinale une fois mutés pour fat-6 ne présentent aucun gain de longévité. Pour ce qui est du rôle de l’acide oléique, le mystère reste entier. En comprenant les réarrangements génétiques et métaboliques entraînés par l’ablation de la lignée germinale, les chercheurs espèrent ainsi tirer des enseignements pour la santé et le vieillissement. De nouveaux médicaments pourraient voir le jour contre des maladies liées à l’avancée en âge, telles que la neurodégénérescence, le cancer ou l’ostéoporose.
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