MARISOL Touraine, ministre de la Santé et Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, ont déclaré lors d’une conférence commune leur mobilisation dans le cadre de la lutte contre l’antibiorésistance. « Il y a urgence, estime Marisol Touraine, qui rappelle que 25 000 décès seraient dus à la résistance aux antibiotiques en Europe. Nous sommes confrontés à un phénomène de multirésistance qui peut compromettre le choix du traitement, et retarder, voire empêcher la guérison », s’alarme-t-elle. De plus, elle note que « le nombre d’antibiotiques nouveaux ne cesse de chuter ».
Elle souhaite donc fixer la lutte contre l’antibiorésistance autour de trois axes : favoriser le bon usage des antibiotiques, préserver certains antibiotiques dits « critiques » afin de les garder en derniers recours pour les situations graves, mieux informer les citoyens et mobiliser les professionnels de santé. Pour favoriser le bon usage, plusieurs mesures sont prévues, comme le développement de l’utilisation de tests rapides d’orientation diagnostique (TROD), la limitation de la durée de prescription et de délivrance de certains antibiotiques, la création d’un référent hospitalier sur les antibiotiques dans tous les établissements, et de référents vétérinaires pour la prescription des antibiotiques critiques en médecine animale.
Campagne de sensibilisation.
Pour préserver les antibiotiques critiques, le gouvernement envisage de proposer l’instauration au niveau européen d’un statut particulier pour les antibiotiques, inspiré de ce qui existe pour les médicaments orphelins. L’objectif serait de favoriser le maintien sur le marché de vieux antibiotiques et d’inciter les laboratoires à en développer de nouveaux. L’expérimentation de la délivrance à l’unité dans les pharmacies de certains antibiotiques entre également dans cet axe. « Dès que le PLFSS sera voté, un groupe de travail sera mis en place afin d’identifier les pharmacies d’officines volontaires pour participer à cette expérimentation », indique la ministre, qui précise que « 200 à 300 pharmacies, dans un nombre limité de régions », pourront participer. « Les choses seront précisées dès début 2014 », promet-elle. Par ailleurs, un nouvel indicateur hospitalier sera créé afin d’indiquer l’exposition aux antibiotiques des établissements de santé, y compris les maisons de retraite.
Stéphane le Foll explique pour sa part qu’un objectif chiffré de réduction de l’utilisation des antibiotiques critiques sera fixé dans le projet de loi d’avenir de l’agriculture. « Le recours aux antibiotiques en médecine vétérinaire a déjà baissé de 40 % en dix ans, mais les résultats sont plus ou moins positifs selon les filières », note-t-il. Il souligne l’importance d’engager une réflexion sur le coût de ces médicaments au niveau européen. « Plus le coût est faible, plus l’antibiotique risque d’être prescrit. Le coût de ces médicaments peut donc être un facteur de lutte contre l’antibiorésistance », estime le ministre.
Enfin, le gouvernement annonce le lancement par l’assurance-maladie d’une campagne sur Internet de sensibilisation aux antibiotiques, à destination du grand public et des professionnels.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques